Origine et histoire du Temple romain
Le temple gallo-romain d'Izernore, situé dans la commune d'Izernore (Ain, Auvergne‑Rhône‑Alpes), est classé au titre des monuments historiques en 1840 et constitue le seul vestige antique visible en élévation dans le département. Il correspond à deux édifices monumentaux successifs érigés au même emplacement entre le milieu du Ier et la fin du IIe siècle, le second réutilisant des structures du premier, et s'inscrit dans un ensemble cultuel plus vaste rattaché à l'agglomération antique d'Isarnodurum ; l'ensemble paraît abandonné à la fin de l'Antiquité. Les vestiges encore en élévation — trois piliers d'angle et des blocs épars — appartiennent au second monument, la base des murs étant une reconstruction du début du XXe siècle, et l'élévation insuffisante empêche une restitution certaine des bâtiments. Le site, implanté à environ 500 m au nord‑nord‑est du chef‑lieu communal à 462 m d'altitude, occupe le rebord d'une crête dominant le bief et la vallée du synclinal de l'Oignin‑Izernore, et une voie antique nord‑sud semble passer à l'ouest du temple. Des monnaies gauloises attestent une occupation antérieure, une couche de cendres marque un incendie séparant les deux phases, et la datation des deux temples reste incertaine, reposant en partie sur des monnaies dont la chronologie est limitée. Le second édifice, bâti sur les fondations du premier, est un temple périptère sur podium avec large escalier d'accès et des dimensions d'environ 19,20 × 22,60 m ; sa cella de 7,80 × 12,80 m est décentrée vers la façade, le massif de la colonnade mesure 1,80 m et les trois piliers conservés, en calcaire dur, comportent des demi‑colonnes engagées. Le décor peint, dont plusieurs fragments sont conservés, comportait des panneaux blancs encadrés d'une large bande vermillon (cinabre) et des motifs géométriques, végétaux et animaliers, dont certains semblent inspirés de modèles italiques. L'identité de la divinité vénérée demeure inconnue : la tradition a proposé Mercure sur la base d'une inscription votive en remploi, mais d'autres indices (fragment de pétase, doigt de bronze, petite statuette) ont conduit à des hypothèses diverses sans preuve décisive. Le site a été mentionné dès le haut Moyen Âge, fouillé dès la fin du XVIIIe siècle puis au XIXe siècle, protégé et restauré au début du XXe siècle, étudié et publié à plusieurs reprises au XXe et XXIe siècles, consolidé après des fouilles récentes et valorisé par un musée local et une réplique stylisée.