Temple Saint-Martin de Montbéliard dans le Doubs

Crédit photo : Norbert Aepli, Switzerland (User:Noebu) - Sous licence Creative Commons

Propriété d'une association

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire du Temple Saint-Martin

Le temple protestant Saint‑Martin de Montbéliard, situé dans le Doubs et rattaché à l'Église protestante unie de France, est l'une des rares constructions protestantes neuves du XVIIe siècle. Une église Saint‑Martin est mentionnée dès 1343 ; elle est reconstruite dans la seconde moitié du XVe siècle et consacrée le 28 décembre 1491. Le réformateur Guillaume Farel prêche à Montbéliard en 1524 ; la ville et ses ducs adoptent la Réforme et l'édifice passe au culte protestant dans les années 1530. Pour répondre à l'accroissement de la population, le duc Frédéric de Wurtemberg commande un nouveau temple à l'architecte Heinrich Schickhardt ; la première pierre est posée le 5 mai 1601, la charpente est achevée en 1604 (date portée sur le portail avec les noms de l'architecte et du commanditaire) et l'édifice est dédié le 18 octobre 1607. La tour en pierre prévue par Schickhardt n'est jamais réalisée ; un campanile en bois est érigé en 1677. La même année, l'armée française investit Montbéliard et Louis XIV impose le culte catholique en ordonnant la destruction des lieux de culte non catholiques ; les habitants réagissent en construisant un clocher et en adaptant le temple. Une tribune est ajoutée en 1684 pour recevoir l'orgue, instrument construit en 1755 par Jean‑Louis Perny et rénové en 1843 par Joseph Callinet. L'orgue, classé objet aux monuments historiques le 13 juin 1978, a été restauré entre 1985 et 1989 par le facteur Alain Sals ; un positif de dos y a été ajouté, portant désormais l'instrument à trois claviers et un pédalier. Plusieurs éléments mobiles sont protégés : l'autel du XIXe siècle en bois peint et doré (classé le 13 février 1978), la peinture de plafond Le Bon Pasteur (XVIIe siècle) et les sculptures des vantaux de la porte principale par Friedrich Megnin (deuxième quart du XVIIIe siècle), ainsi que la plaque commémorative latine dédiée au prince Frédéric (dédicace du 18 octobre 1607), tous classés le 10 mai 1928. Le Retable de Montbéliard, commandé en 1538 par le comte Georges Ier et réalisé notamment par Heinrich Füllmaurer, a été pillé pendant la guerre de Trente Ans et se trouve aujourd'hui au musée d'Histoire de l'art de Vienne ; une copie est exposée au temple depuis juin 2016. Le bâtiment est construit en calcaire blanc du Jura rehaussé de grès rose d'Alsace et présente un style Renaissance aux influences italiennes. Il se compose d'une seule grande nef rectangulaire, sans chœur ni abside, et ses vitraux ont été remplacés par de larges fenêtres laissant entrer la lumière naturelle. Ses dimensions sont de 37 mètres de long, 16 mètres de large et 11 mètres de hauteur sous plafond, ce dernier étant soutenu uniquement par la charpente. L'extérieur, d'un aspect épuré inspiré de l'Antiquité, est rythmé par trente‑quatre pilastres qui délimitent sept travées dans la longueur et trois dans la largeur ; les fenêtres et les portails sont surmontés de frontons triangulaires et les portails présentent un oculus. Le bâtiment a servi, entre autres usages, de grenier à grain sous la charpente dès 1615, de Temple de la Raison pendant la Révolution, de dépôt de vivres pendant la guerre de 1870‑71 et de magasin à farine entre 1914 et 1921. Classé monument historique le 1er avril 1963, le temple a fait l'objet de campagnes de restauration en 1991 et de la réfection de sa toiture en 2007. Implanté au centre du vieux Montbéliard, il fait face à l'Hôtel de ville et au théâtre et constitue un point central de la vie sociale, notamment lors du marché de Noël.

Liens externes

Page Wikipedia

Page Monumentum