Terrains avec dolmen aux Mureaux dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Dolmens

Terrains avec dolmen

  • 19 Rue des Murets
  • 78130 Les Mureaux
Propriété de l'Etat

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Terrains avec dolmen (cad. A 811p, 812p, 814p) : classement par arrêté du 16 mai 1928

Origine et histoire du dolmen

L'allée couverte des Gros Murs, dite dolmen aux Mureaux, se situe aux Mureaux dans le département des Yvelines. Elle fut découverte en 1888 par M. Brault en creusant pour planter un arbre dans son jardin au 19 rue des Murets. Le site a été fouillé en 1889 par René Verneau du Muséum national d'histoire naturelle, consolidé en 1895 par l'ajout de piliers en béton et donné à l'État vers 1920 ; l'édifice est classé monument historique depuis 1928. L'ensemble est implanté à 25,50 m d'altitude sur un promontoire d'une plaine alluviale et toutes les pierres utilisées ont probablement été apportées depuis un escarpement situé à environ 4 km. L'allée est orientée nord-ouest / sud-est, l'entrée s'ouvrant au sud-est. La chambre mesure 9,72 m de long, sa largeur varie de 2,10 m à 1,70 m et la hauteur passe de 1,60 m au chevet à 1,55 m près de l'entrée. Elle est délimitée par quinze orthostates en grès et une dalle de chevet en poudingue, et recouverte de cinq tables de couverture en grès ou en pierre meulière. Le sol est pavé de plaquettes de calcaire d'environ 0,30 m de largeur et d'une épaisseur de 8 à 10 cm. L'entrée et l'antichambre ont été endommagées par la construction d'une voie routière à l'époque romaine, ce qui rend leur architecture incertaine ; deux hypothèses ont été proposées : selon Hamy et Roussel (1890), Perrier du Carne (1892) et Paul de Mortillet (1903), l'entrée aurait été un trilithe comparable à celui de la Pierre Turquaise, tandis que Paul de Mortillet (1911) puis Adrien de Mortillet (1920) ont avancé l'hypothèse de deux dalles superposées, percées d'une ouverture circulaire aux bords adjacents, Adrien évoquant en outre une antichambre délimitée par deux dalles de 0,90 m séparées d'environ 1,50 m. Le petit escalier de trois marches signalé depuis 1891 est probablement d'époque postérieure. Une dalle au nord-est, à droite de l'entrée, présente une formation naturelle particulière : un rognon de grès ovale encastrant un galet en forme de cœur, curiosité qui a pu être réutilisée par les constructeurs comme représentation de la déesse mère. L'édifice était entièrement enterré ; il fut découvert à environ 0,70 m de profondeur et n'avait pas été violé, alors que les alentours ont connu une occupation soutenue depuis l'époque romaine jusqu'à la période mérovingienne ; l'existence initiale d'un tumulus recouvrant la sépulture n'est pas démontrée. D'après le Dr Verneau, la chambre était entièrement remplie de squelettes superposés en couches irrégulières, parfois séparées par des dalles, pour un minimum d'une soixantaine d'inhumations. Manouvrier, à partir des os longs, a estimé la taille moyenne des hommes à 1,638 m et celle des femmes à 1,543 m, et plusieurs fragments de crânes portaient des traces de trépanation, certaines cicatrisées. Le mobilier funéraire conservé au Musée de l'Homme comprend des outils en silex — notamment sept haches polies, deux lames de type Grand Pressigny, trois pointes de flèches tranchantes, deux racloirs et de nombreux éclats — des éléments de parure tels qu'un pendentif arciforme en schiste et des coquillages et cailloux perforés, des outils en os dont douze poinçons et un instrument taillé dans un andouiller de cerf, ainsi que de la céramique comprenant trois vases entiers de type pot-de-fleurs, des tessons campaniformes et des tessons décorés (cannelures, cordons). Un poignard en cuivre a également été retrouvé, mais les conditions de sa découverte sont imprécises et il pourrait s'agir d'un ajout postérieur au mobilier primitif.

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