Théâtre Charles Dullin de Chambéry en Savoie

Patrimoine classé Patrimoine urbain Théâtre

Théâtre Charles Dullin de Chambéry

  • Place du Théâtre
  • 73000 Chambéry
Théâtre Charles Dullin de Chambéry
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Crédit photo : Florian Pépellin - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Théâtre, à l'exception de la partie classée : inscription par arrêté du 21 décembre 1984 ; Salle avec son décor (cad. BO 28) : classement par arrêté du 18 février 1986

Origine et histoire du Théâtre Charles Dullin

Le théâtre Charles Dullin se situe au centre-ville de Chambéry, à l’emplacement de l’ancienne porte de Montmélian, et son entrée donne sur la place du Théâtre qui relie la rue Croix-d’Or et la rue d’Italie. Le bâtiment actuel résulte de la reconstruction de 1866 d’un édifice néo‑classique érigé en 1824 et détruit par un incendie ; seules subsistent des arcades de la partie inférieure de la façade, qui présentent deux tons de couleur en raison de matériaux différents. Le premier théâtre permanent de la ville, construit en bois en 1776 grâce à une aide du roi Victor‑Amédée III, était adossé aux remparts et décoré par les frères Galliari. En 1820, le général‑comte de Boigne racheta puis offrit le théâtre à la ville et finança la reconstruction confiée à l’architecte Jacques‑Bernard Trivelli ; la nouvelle salle, en pierre calcaire de Lémenc et de style néo‑classique, fut inaugurée en 1824. Lors de cette inauguration, le roi Charles‑Félix fit don du rideau d’avant‑scène peint par Luigi Vacca, représentant la descente d’Orphée aux Enfers ; Vacca réalisa également des fresques pour la salle des concerts. Le théâtre néo‑classique comportait un fronton, une balustrade et un portique, et sa capacité pouvait atteindre 1 800 personnes en surchargeant le parterre. Il accueillit des spectacles lyriques et des personnalités comme Talma, Mademoiselle George, Louis‑Philippe et Napoléon III, et servit aussi de lieu cérémoniel pour des banquets officiels. La nuit du 12 au 13 février 1864, un calorifère enflamma des cloisons provisoires et des archives entreposées au théâtre ; l’incendie se propagea rapidement aux combles et réduisit l’édifice à ses seuls murs, le rideau de Vacca ayant été sauvé par des pompiers et des militaires. La reconstruction, jugée préférable pour des raisons financières sur le même emplacement, fut confiée à Charles‑Bernard Pellegrini, puis reprise par Joseph‑Samuel Revel après le décès de Pellegrini ; la décoration mobilisa plusieurs artistes dont Victor Chenillon, Jules Dieterle, Émile Bin, Joseph Blanc et Auguste Delécole. La grande salle reconstruite fut inaugurée le 20 octobre 1866 et la salle des concerts le 14 août 1867. La façade actuelle présente un prostyle, un avant‑corps surmonté d’un fronton et deux arrière‑corps latéraux ; le prostyle conservé du bâtiment antérieur est en calcaire de Lémenc, plus blanc que la pierre de Saint‑Restitut utilisée pour le reste de la reconstruction, ce qui explique la double teinte. Les décorations du fronton furent adaptées par Revel pour remplacer les symboles impériaux par le blason de Chambéry encadré de deux amours évoquant le théâtre et la musique. La Grande Salle, conçue à l’italienne en fer à cheval, comporte quatre galeries superposées ; les loges d’origine ont été supprimées lors des travaux de 1958‑1959. La salle est caractérisée par des garde‑corps sculptés, des panneaux peints et une palette rouge et or issue de la restauration de 1958‑1959, tandis que le parterre conserve un ton gris‑vert. Une coupole peinte par Dieterle, Bin et Blanc représente les allégories de la Comédie, de l’Opéra, de la Tragédie et du Ballet et porte huit noms de figures artistiques, Dullin ayant été ajouté ultérieurement ; le grand lustre de la salle est suspendu au centre de cette coupole. Le rideau de scène de Luigi Vacca, classé au titre du patrimoine mobilier depuis le 16 juillet 1959, représente Orphée demandant à Proserpine la libération d’Eurydice et constitue l’un des rares rideaux de cette période encore conservés. Peinte sur une toile de fibres de chanvre et de coton et réalisée à la colle de peau avec des rehauts à l’huile, l’œuvre mesure environ 8,4 m de haut sur 10,85 m de large et décrit une composition en spirale centrée sur Orphée. Faute d’entretien prolongé, le rideau était très usé et n’était plus abaissé qu’exceptionnellement ; une souscription publique lancée en 2015 par l’Académie de Savoie, complétée par la ville, le département et le ministère de la Culture, a financé sa restauration durant l’été 2017. L’intervention, conduite par une équipe dirigée par Caroline Snyers, comprit décrassage, consolidation de la couche picturale et une réduction de la partie inférieure pour rendre visibles trois dieux situés dans la partie supérieure ; le rideau restauré a été inauguré le 13 octobre 2017. La salle des concerts, située au premier niveau et richement décorée, présente un état de dégradation important et est fermée au public depuis les années 2000 ; sa restauration faisait également partie de la souscription de 2015. Au XXe siècle, le théâtre prit le nom de l’acteur et metteur en scène savoyard Charles Dullin et fut associé à l’Espace Malraux, devenant Scène nationale. L’édifice bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques : inscription partielle le 21 décembre 1984 et classement de la salle et de son décor le 18 février 1986. Des travaux et modifications au XXe siècle ont affecté la salle, notamment la suppression de séparations entre loges en 1958‑1959, la consolidation du plancher de la salle des concerts en 1962 et une restauration en 1993 qui a réduit la capacité de 800 à 450 places pour améliorer le confort et restituer les couleurs d’origine. Le théâtre, son rideau et sa salle constituent des éléments patrimoniaux majeurs de Chambéry, témoignant de l’histoire architecturale et culturelle de la ville.

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