Théâtre de La Roche-sur-Yon en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine urbain Théâtre

Théâtre de La Roche-sur-Yon

  • Place du Théâtre
  • 85000 La Roche-sur-Yon
Théâtre de La Roche-sur-Yon
Théâtre de La Roche-sur-Yon
Théâtre de La Roche-sur-Yon
Théâtre de La Roche-sur-Yon
Théâtre de La Roche-sur-Yon
Théâtre de La Roche-sur-Yon
Crédit photo : Selbymay - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures ; la salle de spectacle avec son décor à l'exception des fauteuils modernes (cad. AL 590) : inscription par arrêté du 20 novembre 1985

Origine et histoire du Théâtre

Le théâtre à l'italienne de La Roche-sur-Yon (Vendée) est une salle de spectacle construite en 1845 et inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 1985. Propriété de la ville, il abrite un espace d'information culturelle et de médiation et accueille une partie de la saison culturelle municipale, la programmation de la Scène nationale du Grand R et d'autres associations locales. Situé place du Théâtre, entre les rues Salvador Allende et de Verdun, il occupe le centre de la perspective reliant la préfecture à l'église du Sacré-Cœur. La salle compte 359 places assises ; le bâtiment mesure 42,8 m de longueur, 18,7 m de largeur, le fronton s'élève à 13,5 m et la hauteur sous coupole atteint 11 m.

Des projets d'installation d'une « comédie » sont évoqués dès 1804, et en 1808 Napoléon Ier signe un décret en faveur d'un théâtre pour la préfecture de Vendée. Une salle provisoire est louée dans le marché couvert en 1811, puis divers projets d'implantation sont discutés dans les décennies suivantes sans aboutir jusqu'aux années 1840. Sous l'impulsion du maire Bazile Moreau, la municipalité décide en 1843 de construire un véritable théâtre ; l'architecte-voyer Urbain Pivard conçoit l'édifice avec le décorateur nantais Louis‑Lucien Penne pour un coût de 25 000 francs. Inauguré le 2 novembre 1845, le bâtiment présente à l'extérieur une architecture néo‑classique dominée par un fronton et un portique toscan en pierre calcaire du sud Vendée. La place du Théâtre est ensuite lotie selon un urbanisme réglementé destiné à mettre en valeur le monument central.

Au fil du temps, le théâtre fait l'objet de modernisations successives : en 1874 l'éclairage au gaz est installé, puis une importante rénovation intervient en 1888 pour réduire les risques d'incendie et remettre à jour peintures, sols et toiture. En août 1911 la municipalité lance un réseau électrique et, le 10 août 1912, le théâtre devient le premier bâtiment public communal à être éclairé à l'électricité. Après une décision d'installation de chauffage central en 1914 restée inaboutie du fait de la Première Guerre mondiale, le conseil municipal autorise en 1920 l'exploitation d'un cinématographe à partir du 1er mai 1920 — adjudicataire : M. Boisson — et en juillet 1922 décide de réinstaller le chauffage central, l'adjudication ayant lieu le 19 octobre de la même année. Durant la Première Guerre mondiale, un exploitant nommé Duigou avait obtenu l'autorisation de projeter des films et d'inviter gratuitement les militaires blessés.

D'autres opérations de modernisation ont lieu au cours du XXe siècle (1930, 1948) ; la municipalité reprend la gestion du théâtre en 1970, puis engage une vaste rénovation approuvée en 1974 et conduite après études confiées en 1976, aboutissant à la réouverture le 1er janvier 1977. La salle, ainsi que les façades et toitures, sont inscrites au titre des monuments historiques le 20 novembre 1985, et une restauration totale de l'édifice est réalisée en 2005.

À l'intérieur, le théâtre est de type « à l'italienne » en fer à cheval, construit en bois avec un parterre, un niveau de baignoires, des loges et un balcon distribués par des circulations latérales. Si la décoration d'origine a disparu, les études menées lors de la restauration ont permis de restituer une palette bleu‑gris et les ornements de 1888 ; stucs et dorures représentent guirlandes, instruments, masques et oves sur les avant‑corps des loges, des balcons et l'ouverture de scène. Le plafond en coupole constitue l'élément majeur : il est orné au centre d'un lustre de 2,33 m de haut et 1,66 m de diamètre réalisé en 2005 d'après des dessins de 1845, et entouré de huit toiles marouflées par le Nantais Georges Levreau montrant alternativement des muses romaines et des motifs floraux, parmi lesquelles Calliope, Erato, Thalie et Melpomène.

En 1986, dans le cadre du programme "7 fontaines monumentales en France", la ville repense la place du Théâtre alors utilisée comme parking et commande à l'artiste Bernard Pagès une fontaine pour le parvis. La géométrie brisée des trois colonnes de la fontaine évoque l'urbanisme de la ville et les difficultés historiques et financières de sa construction ; les mosaïques renvoient à l'architecture art déco de l'hôtel des postes voisin et l'absence de bassin fait référence au climat océanique. Le projet, dédié à Olof Palme assassiné en 1986, provoque une polémique liée notamment à son coût, dont seulement 25 % était supporté par la ville.

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