Théâtre des Bleus de Bar à Bar-le-Duc dans la Meuse

Théâtre des Bleus de Bar

  • 55000 Bar-le-Duc
Propriété d’une association

Patrimoine classé

En totalité, le Théâtre des Bleus de Bar, son passage d’entrée couvert, la passerelle située à l’ouest ainsi que son mur de clôture le long de l’avenue du Château et de la rue du Roat, l’ensemble étant situé 12, avenue du Château et 3 rue du Roat, sur la parcelle n°387, figurant au cadastre section AB : inscription par arrêté du 24 avril 2020

Origine et histoire

Le théâtre des Bleus de Bar, ancien théâtre de Bar-le-Duc, a été inauguré en 1902 et reconverti en salle de gymnastique en 1970 avant d'être définitivement fermé en 2002. Construit autour de 1900 à l'initiative de Claude-Marcel Mayeur par l'entrepreneur Louis Morel pour près de 300 000 francs, il ouvrit sous le nom de « Nouveau Théâtre ». Pendant ses premières années, des troupes importantes, dont les tournées Frédéric Achard et Chataignié, s'y produisirent et le lieu devint un foyer culturel et festif où les habitants se retrouvaient sur les terrasses pour bals, cérémonies et rassemblements. La programmation était variée : vaudeville, opérette, concerts et les débuts du cinématographe. En difficulté financière, Mayeur vit la propriété adjugée aux enchères en 1906 à M. Baudelaire, principal créancier. Peu après, sept habitants de Bar-le-Duc acquirent l'ensemble afin d'y installer l'œuvre Saint-Joseph et les « Bleus de Bar », qui mêlaient activités culturelles et sportives, et firent appel au concours financier d'autres Barisiens. Les Bleus prirent la gestion du théâtre et, sous l'impulsion de l'abbé Michel, fondèrent la troupe du Théâtre Jeanne d'Arc puis la troupe mixte du Cercle Jeanne d'Arc, actives de 1920 à 1939 et présentant une cinquantaine de spectacles, du classique au grand spectacle nécessitant parfois de nombreux figurants, comme Michel Strogoff. Mobilisé en 1939, le personnel vit le théâtre occupé par les Allemands, rebaptisé « Theater Soldaten » et décoré d'un aigle à croix gammée ; on raconte que des prisonniers évadés se seraient cachés dans les loges. En 1942, une salle des fêtes fut ajoutée sur la terrasse pour accroître les recettes et offrir de nouveaux espaces de location. Durant la guerre, une troupe locale, Les Tréteaux Barisiens, naquit et se distingua jusque 1956 avec quelque 750 représentations et plusieurs premiers prix à des concours nationaux. Après la Libération, une nouvelle formation, la Troupe Bleue, fut créée sous l'impulsion de Robert Nicat et Guy Errard. En 1970, à la suite du « Drame du 5-7 » et des normes de sécurité renforcées, faute de moyens pour remettre le bâtiment aux normes, les Bleus de Bar fermèrent le théâtre au public ; les fauteuils furent retirés et un parquet installé pour aménager une salle de gymnastique. Les activités gymniques cessèrent en 2002 en raison du froid hivernal et de la dégradation des locaux, plaçant l'avenir du théâtre en péril. En décembre 2002, les Bleus de Bar vendirent le bâtiment et les terrains à la S.A. VTB 55, qui projeta d'y construire logements et bureaux ; ce projet fut contesté par une association créée par Persegol, Rambeaux, Henry et Duménil, avec l'intervention de Sophie Chabot, architecte des Bâtiments de France, ce qui permit d'épargner l'ancien théâtre tandis que des logements étaient réalisés rue Saint-Jean. Après une remise en lumière médiatique en 2015, l'Office Public de l'Habitat de la Meuse interpella la population sur l'avenir du lieu, ce qui entraîna la constitution par trois amis d'enfance d'une association destinée à étudier et porter son projet de restauration. Au printemps 2016 le trio acquit le bâtiment avec le soutien de la Fondation du Patrimoine ; l'association devint maître d'ouvrage et mobilisa de nombreux bénévoles pour les chantiers. En mai 2018, le projet fut retenu parmi les dix-huit sites emblématiques du Loto du patrimoine et, par arrêté du 24 avril 2020, le théâtre fut inscrit en totalité au titre des monuments historiques.

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