Origine et histoire du Théâtre
Le Théâtre du Vieux‑Colombier est une salle de spectacles située au 21, rue du Vieux‑Colombier, dans le 6e arrondissement de Paris. Il est fondé en octobre 1913 par Jacques Copeau dans l'ancien Athénée‑Saint‑Germain et prend le nom de la rue pour faciliter sa localisation. Son emblème s'inspire d'un pavé de la basilique San Miniato al Monte de Florence figurant deux colombes. Selon un panneau Histoire de Paris installé devant le théâtre, Copeau cherchait à créer un théâtre populaire, libéré du mercantilisme, et à rajeunir l'art du décor et de la mise en scène en privilégiant l'œuvre et l'acteur. En novembre 1917, la troupe s'installe pour deux saisons à New York, au Garrick Theatre, mais le succès n'est pas à la hauteur des attentes et le Vieux‑Colombier revient à Paris en 1920. En 1924, Jean Tedesco prend la direction et y programme des œuvres nouvelles de réalisateurs comme Dimitri Kirsanoff, André Sauvage, Jean Grémillon et Jean Epstein, consacrant des espaces à la création. Des artistes tels qu'André Gide y suivent le montage de Voyage au Congo filmé par Marc Allégret et rédigent des sous‑titres, tandis que Jean Renoir s'associe à Tedesco pour réaliser La Petite Marchande d'allumettes, le théâtre devenant selon Tedesco « le plus petit studio du monde ». René Rocher dirige la salle de 1935 à 1943. Pendant la guerre, Paul Annet Badel achète le théâtre et aménage la cave en club de jazz, Le Vieux Colombier, où se produisent notamment Sidney Bechet, Claude Luter, André Réwéliotty, Geo Daly et Moustache. Le 13 janvier 1947, Antonin Artaud fait sa dernière apparition publique sur la scène du Vieux‑Colombier et y donne une conférence à guichets fermés. En 1944, le théâtre accueille la première représentation de Huis clos de Jean‑Paul Sartre. Dans les années 1950, l'émission radiophonique Le Masque et la Plume y est enregistrée à ses débuts avant de rejoindre la Maison de la Radio. Bernard Jenny dirige le théâtre de 1960 à 1970 et y met en scène pour la première fois la trilogie de Paul Claudel (L'Otage, Le Pain dur et Le Père humilié). Menacé de démolition en 1970 au profit d'une station‑service, il est sauvé par Claude Baks, qui engage un procès contre la compagnie pétrolière. Marthe Mercadier assure la direction de décembre 1970 à octobre 1971, puis Anne Caprile prend le relais jusqu'à la fin 1972. Le bail prenant fin en janvier 1973, le théâtre est peu à peu abandonné, menacé de disparition en 1975 et finalement fermé en 1977, malgré la mobilisation et les manifestations des comédiens. Il est classé au titre des monuments historiques depuis le 4 janvier 1978. Racheté par l'État en 1986, il sert d'atelier au peintre Didier Paquignon en 1987‑1988. Réouvert en 1993, il fait depuis partie des salles de la Comédie‑Française, aux côtés de la salle Richelieu et du Studio‑Théâtre du Carrousel du Louvre.
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