Origine et histoire du Théâtre du Vieux Saint-Étienne
Ancienne chapelle du couvent des Augustins, l’ancienne église Saint-Étienne se situe en contrebas de la place Sainte-Anne, en face de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré. La paroisse Saint-Étienne est mentionnée dès le XIIe siècle et une charte confirme alors la possession de l’église par les chanoines de Rennes. L’édifice actuel résulte d’une reconstruction de la seconde moitié du XVe siècle ; le testament de Dom Jehan Gilles évoque en 1505 la grande chapelle nouvellement élevée, correspondant au transept sud, et un marché de charpenterie daté de 1552 permet de dater la construction du transept nord. Des aménagements ont été réalisés au XVIe siècle : la fenêtre du bras nord porte la date de 1553 et une niche de la sixième pile nord celle de 1563. Le lambris de couvrement de la nef datant de la reconstruction du XVe siècle a été supprimé lors de travaux en 1975, tandis que les nervures des fausses voûtes en bois du bas-côté sud ont été conservées. Le clocher-porche, adossé au bras sud, a été édifié entre 1742, date de la pose de la première pierre, et 1744, date de la pose de la croix, sur des plans de l’ingénieur Forestier de Villeneuve datés de 1741 ; il porte la date de 1743 et était couronné d’un bulbe jusqu’au milieu du XIXe siècle. Le maire Toussaint-François Rallier du Baty y fut inhumé en 1734. Le culte fut transféré en 1791 à l’église des Augustins, devenue la nouvelle église Saint-Étienne. Au XIXe siècle, l’édifice fut transformé en magasin pour le Génie militaire ; la ville de Rennes l’acquit en 1969. L’ancienne église a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 9 novembre 1926. Transformée en salle de spectacle en 1985, elle fut mise à disposition du Théâtre de l’Alibi jusqu’en 1993 et est désormais connue comme le Théâtre du Vieux Saint-Étienne. Depuis 2012, le festival Maintenant investit chaque octobre le lieu pour des expositions, performances et concerts autour des arts numériques. En 2017, le bâtiment a aussi vocation à fonctionner comme laboratoire permanent pour les arts du cirque cinq mois par an (mai à septembre), accueillant le projet de l’association AY-ROOP pour l’accompagnement d’artistes, des résidences, un festival et des actions culturelles. Architectoniquement, l’église présente un plan en croix latine, un chevet plat, une façade latérale à pignons multiples et un clocher latéral ; le parti est essentiellement gothique, avec un clocher de style baroque, des lambris en nef et transept et des voûtes d’ogives en bois pour le bas-côté sud.
