Théâtre gallo-romain de Brion à Saint-Germain-d'Esteuil en Gironde

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Théâtre gallo-romain

Théâtre gallo-romain de Brion à Saint-Germain-d'Esteuil

  • 412 Métairie de Cassan
  • 33340 Saint-Germain-d'Esteuil
Théâtre gallo-romain de Brion à Saint-Germain-dEsteuil
Théâtre gallo-romain de Brion à Saint-Germain-dEsteuil
Théâtre gallo-romain de Brion à Saint-Germain-dEsteuil
Théâtre gallo-romain de Brion à Saint-Germain-dEsteuil
Théâtre gallo-romain de Brion à Saint-Germain-dEsteuil
Crédit photo : Unozoe - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain, XIVe siècle

Patrimoine classé

Théâtre gallo-romain de Brion (portions des vestiges) (cad. ZB 11, 12, 27) : inscription par arrêté du 25 octobre 1984

Origine et histoire du Théâtre gallo-romain

Le théâtre gallo‑romain de Brion se situe à Saint‑Germain‑d'Esteuil, au cœur du Médoc (Gironde), sur une légère surélévation calcaire d'environ 18 hectares en bordure du marais de Reysson, à un peu plus de six kilomètres de l'estuaire de la Gironde. Il a été construit au sud‑ouest d'une petite agglomération gallo‑romaine sous le Haut‑Empire, probablement au Ier siècle. Durant les trois premiers siècles de notre ère, la butte accueillait une agglomération dotée d'édifices publics, d'un sanctuaire et d'un théâtre. Le monument, de dimensions modestes (57 mètres de diamètre), semble avoir été abandonné au milieu du IIIe siècle, comme l'attestent les dépôts monétaires qui cessent alors sur l'ensemble du site à l'exception du temple. Après cet abandon, le théâtre a servi de carrière et ses maçonneries ont été largement récupérées.

Au XIVe siècle, les vestiges du théâtre furent réinvestis pour l'édification d'une maison forte médiévale, qui réutilisa les décombres antiques et dut s'y adapter. Cette réoccupation associe un corps de logis rectangulaire installé sur la cavea et l'orchestra, une tour carrée implantée derrière le podium et une enceinte mêlant éléments antiques et talus et fossés médiévaux. L'occupation médiévale paraît brève : l'absence de monnaies antérieures à 1340 suggère une construction vers la fin de la première moitié du XIVe siècle, la majorité des monnaies recueillies se date des années 1350‑1360 et aucune n'est postérieure à 1361‑1362, tandis que la céramique confirme une fourchette chronologique fin XIVe‑début XVe siècle. Ces éléments placent l'abandon de la maison forte autour de cette période ; cette occupation est sans doute liée à Arnaud de Bourg, qui s'y serait retiré entre son excommunication en 1340 et sa réhabilitation.

Le théâtre occupe la partie sud‑ouest du plateau ; la zone nord‑est du site était plutôt consacrée aux habitations et au fanum. Il s'agit du seul théâtre gallo‑romain connu dans le bassin aquitain au sud de la Garonne. Le site est mentionné dès 1784 par l'abbé Jacques Baurein, puis décrit en détail en 1853 par Léo Drouyn, qui associait déjà théâtre et maison forte et l'identifiait à Noviomagus Medulorum. En 1890 Camille Jullian confirma cette hypothèse et qualifia ces ruines parmi les plus importantes du Médoc. Tombé ensuite dans l'oubli et recouvert par la végétation, le site a fait l'objet de travaux de dégagement en 1966 entrepris par son propriétaire Jean Chevrier avec Charles Galy‑Aché, qui ont permis d'identifier les vestiges d'un théâtre du Haut‑Empire. Des sondages réalisés dans les années 1980 ont concerné les secteurs central et septentrional sans porter sur le théâtre, et une prospection géophysique de 2011 n'a pas pu l'aborder en raison du boisement. Le théâtre est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1984.

Liens externes