Théâtre gallo-romain des Bouchauds à Saint-Cybardeaux en Charente

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Théâtre gallo-romain

Théâtre gallo-romain des Bouchauds à Saint-Cybardeaux

  • D383 
  • 16170 Saint-Cybardeaux
Théâtre gallo-romain des Bouchauds à Saint-Cybardeaux
Théâtre gallo-romain des Bouchauds à Saint-Cybardeaux
Théâtre gallo-romain des Bouchauds à Saint-Cybardeaux
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Théâtre gallo-romain des Bouchauds à Saint-Cybardeaux
Crédit photo : JLPC - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Gallo-romain, Ier siècle, IIe siècle

Patrimoine classé

Théâtre gallo-romain dit des Bouchauds : classement par arrêté du 23 décembre 1881

Origine et histoire du Théâtre gallo-romain

Le théâtre gallo-romain dit des Bouchauds se situe sur la commune de Saint-Cybardeaux (Charente), dans une concavité naturelle du flanc d’une colline, au pied d’un sanctuaire établi à son sommet et le long de la voie romaine d’Agrippa (Saintes–Lyon). Des fouilles du XIXe siècle menées dans le bois des Bouchauds ont mis au jour les vestiges de cet édifice, dont le pourtour en petit appareil est complet et dont le diamètre est estimé entre 105 et 107 mètres. Creusé et partiellement construit dans la pente, il comprend la cavea, l’orchestre, le proscenium, la scène, le postscenium et des contreforts semi-circulaires soutenant la poussée des terres derrière les gradins. Des monnaies, fragments de sculptures, inscriptions et restes de constructions découverts aux alentours indiquent l’existence d’un important noyau d’habitation à proximité. Le théâtre date du Haut-Empire romain et sa construction remonterait au début du Ier siècle, avec des aménagements datés du IIIe siècle portant sur des gradins dans l’orchestre et des passages entre orchestre et cavea. Avec une capacité estimée entre 5 000 et 6 000 spectateurs, il est l’un des plus vastes de la région aquitaine.

Le site occupe un point culminant local à 154 mètres et se trouve à proximité de deux anciennes voies romaines, dont la voie d’Agrippa qui passe au bourg de Saint-Cybardeaux ; ces voies ont favorisé la position du lieu comme carrefour et potentiellement celle d’une agglomération, peut-être identifiée par certains à Sermanicomagus de la Table de Peutinger, identification toutefois incertaine. Après son abandon vers le IVe siècle, les vestiges furent ensevelis et assimilés par les populations locales à un « château des Fades » entouré de légendes. La réouverture du site date de 1865 grâce à Jean Gontier, qui entreprit des fouilles à ses frais et obtint le classement au titre des monuments historiques en 1881 ; ruiné par ses travaux, il se suicida en 1894 et fut inhumé sur le site. En 1900, Solange Laporte-Bisquit acquit le terrain et fit poursuivre les investigations avec Camille de La Croix, qui publia ses observations en 1907. De nouvelles campagnes de fouilles eurent lieu entre 1974 et 1995, révélant les vestiges d’une agglomération secondaire composée d’habitations, d’un sanctuaire et du théâtre.

Le sanctuaire sommitale est entouré d’un péristyle qui englobe deux ensembles distincts, l’un attribué au Ier siècle et l’autre à la fin du IIe ou au début du IIIe siècle. L’aire orientale a livré les fondations d’un temple octogonal de tradition celtique et d’un temple rectangulaire gréco-romain ; la découverte de nombreuses monnaies du Ier siècle dans le temple octogonal évoque la présence d’un trésor de fondation. L’aire occidentale, plus vaste, présente deux temples identiques de type fana. Parmi les trouvailles figure une statuette de Mercure en argent doré à la feuille d’or, découverte fortuitement et dont le contexte archéologique reste discuté, de sorte qu’elle n’autorise pas d’affirmation certaine sur l’identité des divinités vénérées. Le monnayage mis au jour s’échelonne de la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. jusqu’à l’époque de Marc Aurèle. Le sanctuaire est classé monument historique depuis 1992.

L’habitat associé n’a pas encore fait l’objet de fouilles complètes, mais des sondages ont permis de repérer des thermes. Les recherches et analyses suggèrent que le théâtre n’était pas uniquement un lieu de spectacle profane, mais qu’il contribuait aux cérémonies religieuses liées au culte impérial : les fidèles devaient probablement descendre du sanctuaire en procession vers le théâtre, où l’orchestra accueillait des jeux et des rites en présence des images impériales faisant face à la communauté civique installée dans la cavea. Le site des Bouchauds illustre ainsi les interactions entre traditions celtiques et pratiques romaines dans le monde gallo-romain.

Les visites du site sont libres toute l’année ; en été sont proposées des visites guidées, des visites archéologiques thématiques, diverses animations, les Nuits gallo-romaines et les Sarabandes des Bouchauds.

Liens externes