Origine et histoire du Théâtre municipal
Le bâtiment présente un style éclectique de la fin du XIXe siècle. La première salle des fêtes connue à Villefranche-de-Rouergue fut installée en 1810 dans une salle de l'ancien couvent de la Visitation, réaménagé quelque temps plus tôt en hôtel de ville. La municipalité dut ensuite réutiliser cet espace comme poids publics, au grand émoi d'une population qui appréciait les festivités qui s'y tenaient. En 1831, les habitants réclamèrent par pétition la réouverture d'un théâtre ; la municipalité ouvrit alors une salle appelée le Casino, rue du sergent Bories, en face de l'actuelle chapelle Sainte-Famille, qui était en réalité une salle de bal. En octobre 1894, le maire Marcellin Fabre proposa au conseil municipal un projet de salle des fêtes sur l'emplacement de l'ancien palais de justice ; il prit la forme d'un théâtre à l'italienne et fut rapidement approuvé. Les travaux commencèrent en 1896 sous la direction de l'architecte communal Ernest Fage, également auteur de la halle municipale (IA12001113), et furent confiés aux entrepreneurs locaux Rossignol Abel, Loupiac Julien et Castex Emile pour les terrassements, la construction et la décoration. L'inauguration, qui eut lieu les 23, 24 et 25 septembre 1898, prit l'allure d'une grande fête populaire. Les premières années connurent un vif succès, qui s'estompa cependant rapidement. Entre 1912 et 1927, la municipalité autorisa M. Joseph Latour à exploiter la salle comme cinéma, alors rebaptisée Splendide Cinéma Pathé, tout en accueillant occasionnellement troupes de passage et conférences. Après la fermeture du cinéma, une activité ponctuelle se maintint jusqu'en 1950, date à laquelle la gestion revint à la commune pour y organiser tournées, réunions et matinées de l'Union Musicale. Par manque d'activité et d'entretien, l'édifice se dégrada progressivement. En 1992, sous l'impulsion d'associations culturelles et de la population, un projet de réhabilitation fut engagé ; le théâtre rouvrit en mars 1996 après des travaux de remise à neuf et de modernisation. Inscrit au titre des monuments historiques, il a été restauré en conservant le modèle du théâtre à l'italienne, caractérisé par un balcon en forme de fer à cheval. L'édifice présente un décor intérieur et extérieur homogène, italianisant, reprenant la thématique du burlesque et de la comédie, et offre aujourd'hui 352 places. Les plans de construction et des photographies anciennes montrent que la partie centrale de la toiture était surmontée d'un clocheton muni d'abats-son ; la sirène de la ville y était installée. Aujourd'hui ce clocheton a été démonté et il ne subsiste que les trompes de la sirène.