Origine et histoire
À la fin du XIXe siècle, l'arrivée du chemin de fer reliant Morlaix à Paris après la construction du pont ferroviaire et le legs de 320 000 francs du comte Paul-Ange de Guernisac, décédé en 1875, poussèrent la ville à édifier une nouvelle salle de spectacle. Fin 1886, le conseil municipal vota la construction. L'architecte choisi fut Théodore Charpentier, de Paris, et les travaux furent exécutés par la Maison Diosse et Fils de Lyon. La façade, simple et austère, comporte un rez-de-chaussée et un étage ; la travée centrale, munie d'un balcon, est surmontée d'un fronton triangulaire portant l'inscription théâtre et un bas-relief de l'Harmonie, allégorie de la musique, par Daniel Dupuis. La salle, de type à l'italienne et de plan elliptique, peut accueillir 600 personnes. Le plafond en coupole, peint à la détrempe par la Maison Diosse, s'élève à douze mètres au-dessus du parterre ; sur un fond de ciel bleu et de paysages, entre des colonnes géminées, se succèdent des banderoles blanches et dorées et des médaillons représentant quatre ou cinq amours. L'inauguration eut lieu le 14 avril 1888, le premier lever de rideau étant assuré par la Comédie Française. L'ornementation des loges d'avant-scène souligne l'identité municipale : l'une arbore des hermines noires sur fond blanc, symbole de l'indépendance bretonne, l'autre figure un bateau, rappel des activités portuaires qui ont fait la prospérité de Morlaix.
