Origine et histoire du Théâtre romain
Le théâtre romain d'Autun, édifié dans la seconde moitié du Ier siècle au sein d'Augustodunum (ancienne dénomination d'Autun), est un monument de spectacles majeur. Augustodunum, fondée peu avant notre ère et pourvue dès le Haut-Empire d'une enceinte importante, a accueilli cet édifice imposant. D'un diamètre de 147,80 m (500 pieds romains) et d'une capacité estimée à au moins 14 000 spectateurs selon un calcul à 40 cm par personne — près de 11 000 avec 50 cm par spectateur — il figure parmi les plus vastes théâtres de Gaule. Il est généralement considéré comme le deuxième plus grand de Gaule, derrière Mandeure, et se situe également derrière des monuments comme le théâtre de Pompée à Rome, selon les données disponibles. Le théâtre paraît avoir été construit en une seule campagne, peut‑être sous la période flavienne, et partageait une zone monumentale proche de l'amphithéâtre. La découverte en 1976 d'un second théâtre à l'extérieur de l'enceinte, sur le site du Haut‑du‑Verger, complète la vision du dispositif monumental d'Autun ; ce second théâtre, presque aussi vaste, semble de type gallo‑romain et aurait été abandonné dans la première moitié du IIIe siècle. Le monument n'est pas abandonné avant le Ve siècle, période où des constructions interviennent dans l'orchestra. Transformé en carrière de pierre au Moyen Âge, il fait l'objet d'études aux XIXe et XXe siècles et figure parmi les premiers monuments inscrits sur la liste des monuments historiques en 1840, au même titre que la pyramide de Couhard et le temple de Janus. Restauré au début du XXe siècle avec une restitution partielle des gradins, il peut accueillir des manifestations à partir de 1909; une importante campagne de restauration et de fouilles a lieu de 1933 à 1938. Adossé à une colline descendant vers l'Arroux, le théâtre tire parti du relief pour limiter les maçonneries, d'où un axe qui ne suit pas celui de la voirie d'Augustodunum. Construit sur le modèle romain, il comprenait une scène aujourd'hui en grande partie disparue mais conservant un dispositif de rideau, un orchestra en demi‑cercle et une cavea hémicirculaire de 41 gradins dont une partie subsiste, surmontée d'un portique. La cavea se répartit en trois séries de gradins : la première, voisine de l'orchestra, repose sur le sol naturel de la colline ; les deux autres sont appuyées sur des murs rayonnants et séparées par un palier annulaire de circulation (précinction). Deux couloirs latéraux ornés de niches, de part et d'autre de l'orchestra, conduisaient à la base de la cavea, d'où quinze escaliers rayonnants desservaient les gradins ; huit d'entre eux reliaient le palier intermédiaire au sommet sans partir de la base. À l'avant de la scène, une fosse permettait de replier le rideau, dispositif comparable à celui du théâtre de Lyon, et la scène devait occuper toute la largeur de l'orchestra, bien que ses substructions, observées au début du XIXe siècle, n'aient pas fait l'objet d'études ultérieures. L'édifice est construit exclusivement en petit appareil de moellons aux joints soignés ; aucune terre cuite (tuile ou brique) n'a été observée.