Origine et histoire des Thermes
Les vestiges des thermes romains d'Évaux-les-Bains, situés sur le territoire de la commune d'Évaux-les-Bains (Creuse), sont classés monuments historiques sur la liste de 1840. Le vicus gallo-romain est implanté autour de sources qui jaillissent dans un vallon étroit aux pentes abruptes, à 600 m au nord du bourg, et a sans doute complété sa fonction thermale par celle de carrefour routier. Le nom du vicus se rattache à la divinité locale des sources, IVAOS, attestée par une dédicace gravée sur le manche d'une patère en bronze : VIMPVRO FIRMI LIB. IVAV V.S.L.M. Pour capter les sources, les constructeurs ont profondément entaillé le substrat rocheux afin de créer une vaste plate-forme horizontale de 350 m2 ; une dalle de béton de 3,50 m d'épaisseur y a été coulée et environ quarante puits y ont été aménagés aux emplacements d'émergence. Les thermes et la galerie d'accès ont été édifiés vraisemblablement dans la seconde moitié du Ier siècle de notre ère ; un incendie au IIIe siècle (après 260) les a détruits, puis la partie ouest a été remise en service au IVe siècle. Dès l'Antiquité, l'établissement était réputé pour le traitement des affections veineuses, comme l'indique une patère dédiée par un légionnaire portant l'inscription « Je remercie Evaux d’avoir soigné les maux de mes jambes ». Implantés sur une superficie d'environ 25 ha et encastrés entre des falaises, les thermes forment un édifice presque carré desservi depuis le vicus par une galerie longue de 600 m et large intérieurement de 6,70 m, qui débouche sur une cour intérieure face à la façade monumentale ; le départ de cette galerie se situerait à l'emplacement de l'église actuelle ou d'un ancien temple. La partie nord de l'établissement renferme de grands bassins richement ornés ; les salles à l'est, et probablement celles à l'ouest, abritaient des baignoires ; les salles à absides du côté sud, où émergent des sources très chaudes à 60 °C, semblent avoir fonctionné comme étuves pour des bains de vapeur. Un aqueduc enterré alimentait l'ensemble en eau potable depuis Reterre, en recueillant les sources de la Valazière ; son tracé, guidé par les courbes de niveau, décrit de nombreux détours sur une longueur estimée à 17 km et présente une dénivellation de 120 m, passant de 580 m à 460 m d'altitude. Parmi les vestiges conservés figurent plus de quarante puits sur la plate-forme de 350 m2, cinq piscines dont un caldarium circulaire, des baignoires visibles dans le parc des thermes actuels, l'aqueduc de 17 km, le mur d'une galerie couverte longue de 700 m — vestige peut‑être d'un temple — ainsi que le manche de la patère portant l'inscription ; le plan de la galerie d'accès aux thermes est également connu.