Thermes gallo-romains d'Entrammes en Mayenne

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Thermes gallo-romains

Thermes gallo-romains d'Entrammes

  • Le Châtelier 
  • 53260 Entrammes
Thermes gallo-romains dEntrammes
Thermes gallo-romains dEntrammes
Thermes gallo-romains dEntrammes
Crédit photo : Pascal Radigue - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

Toiture et nef dans les murs de laquelle sont conservés les vestiges d'un édifice public gallo-romain et le parc renfermant des vestiges archéologiques (cad. AB 36, 37) : classement par arrêté du 1er septembre 1988

Origine et histoire des Thermes gallo-romains

Les thermes gallo-romains d'Entrammes, découverts en 1987 à Entrammes (Mayenne), constituent un petit édifice thermal daté du milieu du IIe siècle, partiellement conservé en élévation et remarquable au nord de la Loire. Une étude préalable à la restauration de l'église s'est imposée en raison de l'état général du bâtiment; les restaurateurs ont découvert des éléments de brique — arcs, oculi et tympans — ainsi qu'un hypocauste en excellent état, confirmant l'origine romaine de la construction. Un chapiteau tardif retrouvé lors des fouilles suggère une utilisation de l'édifice jusqu'au Ve siècle, puis un abandon avant une transformation en lieu de culte intervenue au plus tard au VIIe siècle. Une église paléochrétienne a réutilisé la construction; selon certaines hypothèses, la rencontre entre Charles le Chauve et le roi de Bretagne Salomon avec signature d'un traité d'Entrammes aurait pu se tenir en 863. Le mur nord de l'édifice a probablement été supprimé lors d'un agrandissement en 1544. Les travaux du XIXe siècle qui ont agrandi le transept, le chœur et l'abside ont épargné la plupart des vestiges, sauf sur une longueur d'environ six mètres à l'est. À une date non précisée, une grande cloison a partagé l'église afin de permettre la mise en valeur et la visite des thermes; seuls les transepts, le chœur et l'abside sont restés affectés au culte. Les vestiges ont été classés au titre des monuments historiques le 1er septembre 1988.

Orienté est-ouest, l'édifice conserve principalement le mur sud de la nef, encore élevé à plus de 7,5 m et atteignant plus de 8,50 m à proximité de l'hypocauste, ainsi que le pignon. On distingue des percements, notamment des arcs; le mur nord n'est conservé qu'à environ 2 m en raison des remblais accumulés. Les fouilles ont dégagé un hypocauste bien conservé, avec ses piles de briques et un sol en béton, ainsi qu'un beau dallage en schiste. L'édifice mesure environ 28,50 m sur 10 m; l'environnement archéologique reste mal connu en raison de perturbations causées par une sablière qui a détruit des vestiges au sud. Quatre pièces en enfilade ont été identifiées : frigidarium, tepidarium, caldarium (étuve) et cella solaris, les tepidarium et caldarium présentant de petites absides. La chaufferie est conservée à l'extérieur de l'église.

La transformation en sanctuaire paléochrétien a entraîné la suppression des cloisons et la pose d'un sol; les fouilles ont mis au jour un escalier menant au presbytérium, la base d'un ambon exceptionnellement retrouvée in situ, un chapiteau tardif, une antéfixe et des moules de cloches. Selon Jacques Naveau, la découverte des thermes invite à s'interroger sur la présence d'une agglomération antique sur le site d'Inter Amnes, entre les rivières. L'organisation des pièces ne correspondait pas à l'ordre d'utilisation, obligeant l'usager à revenir sur ses pas : le vestiaire se situait près de l'accès actuel aux vestiges, dans le transept, le parcours commençant par le tepidarium, puis passant par l'étuve et le bain chaud, pour se terminer par le frigidarium dont la configuration est mal connue en raison des remaniements du XIXe siècle mais que les archéologues supposent partiellement parallèle à la disposition de la pièce chaude.

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