Origine et histoire des Thermes nationaux
Les thermes nationaux d'Aix-les-Bains occupent le centre historique de la ville, à proximité du parc floral des Thermes, de l'hôtel de ville et de l'arc de Campanus. Des vestiges des bains romains subsistent dans le sous-sol : les premières constructions repérées par les archéologues datent de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle. Les établissements thermaux antiques furent abandonnés au Ve siècle et les pratiques thermales ne se poursuivirent, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, que dans les ruines des piscines romaines ou dans des aménagements sommaires près des sources. La venue du duc de Chablais en 1772 a renforcé la prise de conscience de cette richesse et a donné naissance à un projet royal. Commandé en 1776 par Victor-Amédée III et achevé en 1783 sous la direction des ingénieurs Nicoli de Robilant et Capellini, le Bâtiment Royal des Bains constitue la base des thermes actuels ; une façade d'ordre ionique en subsiste. Rapidement sous-dimensionnés, les thermes Victor Amédée reçurent une première annexe, dite annexe Charles Albert, achevée en 1832. L'établissement fut réparé en 1816 et agrandi de 1829 à 1832, puis de nouveau au milieu du XIXe siècle sous la direction de l'architecte Jules Pellegrini ; ces travaux, étudiés dès 1855, ne furent achevés qu'en 1862 en raison de problèmes financiers. L'extension se poursuivit à la fin du XIXe siècle avec l'ajout de l'annexe Revel en 1881, suivi de l'annexe Lecoeur achevée en 1899. Une importante phase de construction commença dans les années 1930 : les nouveaux bâtiments conçus par l'architecte départemental Roger Pétriaux furent réalisés de 1930 à 1934 ; le décor du vestibule des années 1930 y est intact. Le bâtiment Pétriaux conserve également deux cabines de luxe ornées d'une mosaïque de style Art déco. De 1966 à 1971 les bâtiments Pétriaux furent surélevés et, entre 1971 et 1974, sous la direction de l'architecte Mabileau, on procéda à une dernière phase de constructions incluant la surélévation du bâtiment Pétriaux et la construction d'une tour administrative de sept étages. Les soins thermaux ont été transférés dans les nouveaux thermes privés dits Chevalley, situés sur les hauteurs de la ville, et un important programme de restructuration des anciens thermes est en cours ; un site commun présente les thermes Chevalley et Marlioz. Le 9 mars 2012 la ville d'Aix-les-Bains a acquis les thermes à l'État pour un montant d'environ 1,2 million d'euros, avec la participation du conseil départemental à hauteur de 540 000 euros, ouvrant la voie à des projets de rénovation et de reconversion. En octobre 2015 des travaux de réfection d'une partie de la toiture ont été lancés pour un coût annoncé d'environ 455 309 euros, hors frais d'études évalués à 55 000 euros, et en 2018 un concours d'architectes pour la réhabilitation était en cours, avec consultation des habitants jusqu'au 23 février 2019. Des propositions avaient déjà été élaborées pour revaloriser le bâtiment de 55 000 m2, sujet de débats publics et de polémiques lors des élections municipales de 2014. Aujourd'hui les anciens thermes abritent des services municipaux, dont l'office de tourisme, ainsi que l'école nationale Peyrefitte Esthétique. Le bâtiment fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques depuis le 24 avril 1986, étendue le 31 octobre 2016, et d'une labellisation "Patrimoine du XXe siècle" depuis mars 2003. Enfin, un accident survenu le 12 mars 2007, au cours duquel une visiteuse de 82 ans est décédée après une chute d'une passerelle non sécurisée, et une amende de 10 000 euros infligée en novembre 2014 figurent parmi les événements récents liés au site.