Origine et histoire des Thermes romains
Les thermes romains d'Aix-en-Provence sont un ensemble de vestiges d'établissements thermaux dispersés dans la ville. Les eaux chaudes d'Aquae Sextiae, connues sous le nom des « Eaux de Sextius », sont évoquées par des auteurs antiques tels que Strabon, Pline et Tite-Live, et leur usage thermal succède probablement à celui observé à Glanum. Les archéologues identifient plusieurs secteurs thermaux potentiels en ville : un site ancien dit « Grenier » près du Palais, supposément alimenté par la source des Bagniers mais non confirmé par la recherche ; la rue des Étuves, près de la source de l'Observance, où l'on a repéré une piscine pouvant accueillir quarante personnes et des caves éclairées par des soupiraux, peut‑être une citerne ; et l'établissement actuel qui n'a conservé qu'une piscine voûtée d'époque romaine munie de bancs latéraux. L'identification du site de l'Observance, où se situent les thermes modernes dans la partie haute du cours Sextius, s'est faite progressivement à partir de découvertes archéologiques aux XVIIe et XVIIIe siècles. En 1704, le dégagement de décombres d'une vieille maison a mis au jour une source d'eau chaude et des bains d'ampleur publique, constat confirmé par des spécialistes locaux, et ces fondations ont servi à construire les nouveaux thermes de la ville, avec une rotonde protégeant la source et facilitant l'accès des plus démunis. Les témoignages et les fouilles confirment la présence d'étuves dans le quartier de l'Observance dès le Moyen Âge et attestent l'ancienneté de cet établissement. Le 23 mars 1705, des ouvriers découvrirent une pierre inscrite portant trois signes lisibles « I. H. C. », dont plusieurs interprétations ont été proposées. Des observations ultérieures ont mis en évidence des vestiges de murailles au sud des thermes actuels, et les descriptions de visiteurs du début du XIXe siècle notent des constructions romaines reconnaissables à la taille des pierres, aux voûtes et à la qualité du mortier. D'autres bains publics ont existé au nord et au sud‑ouest des thermes connus aujourd'hui, tandis que l'hypothèse de thermes dans le quartier des Bagniers, avancée par certains auteurs, n'a pas été confirmée par l'archéologie moderne.