Thermes romains d'Amélie-les-Bains à Amélie-les-Bains-Palalda dans les Pyrénées-Orientales

Patrimoine classé Thermes

Thermes romains d'Amélie-les-Bains

  • Chemin du Fort
  • 66110 Amélie-les-Bains-Palalda
Thermes romains dAmélie-les-Bains
Thermes romains dAmélie-les-Bains
Thermes romains dAmélie-les-Bains
Thermes romains dAmélie-les-Bains
Thermes romains dAmélie-les-Bains
Thermes romains dAmélie-les-Bains
Crédit photo : Thérèse Gaigé - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

Ier siècle, Gallo-romain

Patrimoine classé

Thermes romains (vestiges) , dans l'établissement thermal : classement par arrêté du 5 juillet 1905

Origine et histoire des Thermes romains

Vestiges d'une vaste salle romaine voûtée en plein cintre, les thermes conservent une piscine centrale et un pavement en petites briques disposées en arêtes de poisson, reliées par un ciment très fin. Des cabinets disposés à différents niveaux communiquaient entre eux ; l'un contenait une baignoire en marbre blanc et l'usage de placages en marbre est attesté, de même que quelques traces de tuyauterie. Le bâtiment ancien était relié, par une voûte cylindrique, à un autre édifice dont l'emplacement est partiellement occupé par une église du XIIe siècle. L'alimentation en eau thermale provenait de la montagne voisine, où subsistent des murs de soutènement renversés et des fondations autour de la source.

L'exploitation des sources est attestée dès la période gallo-romaine : les premiers thermes, édifiés au Ier siècle, auraient été détruits en 406 et abandonnés jusque vers 778, lorsque des moines bénédictins dirigés par l'abbé Castellan fondèrent, dans les ruines, une église dédiée à Saint-Quentin. En 820, Louis Ier le Pieux accorda l'immunité à Castellan ; la population s'organisa autour de l'abbaye et les moines restaurèrent des griffons et canalisèrent les sources. Castellan mourut en 832.

Les informations médiévales sur l'exploitation sont parcellaires : les bains étaient mixtes et une piscine était réservée aux lépreux, ce qui posait des problèmes d'hygiène et de contamination. Malgré cela, la réputation des eaux perdura ; à la fin du XIVe siècle la reine Yolande, épouse de Jean Ier d'Aragon, séjourna aux bains d'Arles pour tenter de guérir sa stérilité. Jusqu'au XVIIe siècle, le village se composait de quelques chaumières regroupées autour des thermes, qui demeuraient la propriété des moines.

Au début de l'époque moderne, l'intérêt pour le thermalisme s'accrut : en 1605 Henri IV créa la surintendance générale des bains et fontaines minérales, incitant à l'amélioration des installations pour soigner les malades. En 1712 les thermes passèrent à la commune et, sous l'impulsion de Colbert, des distillations et analyses chimiques des eaux se multiplièrent, accompagnées de publications sur leurs qualités. En 1756, Carrère mentionna la présence de glairine aux bains d'Arles, et des travaux d'amélioration eurent lieu en 1781. En 1779, l'intendant Louis-Hyacinthe de Saint-Sauveur réaménagea les thermes : il fit construire un bassin pour les militaires et découpa la grande piscine en cinq baignoires, connues plus tard comme les bains de l'intendant. Un arrêté de 1781 demanda la protection des sources et des griffons et réglementa l'accueil des malades ; à cette époque le bain était tarifé et des gratuités étaient prévues pour les pauvres et les habitants. L'essai d'Anglada conclut à la nature sulfurée des eaux, tandis que la Révolution freina la publication d'études.

Au XIXe siècle, la commune vendit les thermes à Hermabessière en 1813, qui procéda à d'importantes améliorations dans les années 1830 : la piscine romaine fut comblée pour servir de promenoir et vingt-deux cabinets de bains et douches furent aménagés le long de ses murs. Entre 1838 et 1842, le docteur Pierre Pujade fit édifier des thermes pittoresques à l'entrée des Gorges du Mondony, donnant lieu à une concurrence entre les établissements Pujade et Hermabessière. En 1840 la nouvelle commune fut baptisée du nom d'Amélie, et en 1845 des feuilles de plomb portant des inscriptions mêlant latin et langue locale, invoquant des divinités des eaux nommées Kantas Niskas, furent découvertes ; ces vestiges donnèrent lieu à des fouilles et à des études présentées au congrès d'archéologie de 1868, qui mirent au jour une autre piscine romaine et un aqueduc partiellement creusé dans la roche pour amener les eaux froides du Mondony.

En 1863 Isaac Pereire acquit les thermes et entreprit leur modernisation, puis la façade fut modifiée en 1902 et une terrasse ajoutée au café-restaurant. Les thermes romains furent classés au titre des monuments historiques en 1905. Les crues de 1940 frappèrent durement Amélie-les-Bains-Palalda, entraînant destructions et pertes humaines et ralentissant l'activité thermale ; la reconstruction fut lente. Les vestiges furent consolidés, dégagés et modernisés entre 1972 et 1978 sous la direction de l'architecte des Monuments historiques, et en 1977 la Chaîne thermale du Soleil acquit les établissements Pujade et romains, exploitant encore aujourd'hui les sources d'Amélie-les-Bains. Des vestiges antiques, la voûte et la piscine demeurent visibles.

Liens externes