Patrimoine classé

Tombeaux romains de Trion : classement par arrêté du 12 août 1905

Origine et histoire

Les tombeaux romains de Trion, situés dans le 5e arrondissement de Lyon, forment un ensemble de dix monuments funéraires découverts à la sortie de la ville en 1885 lors de travaux dans le quartier Saint-Just. Ils se rattachent aux nécropoles antiques de Trion et bordaient autrefois la voie romaine reliant Lugdunum à la province d’Aquitaine et à Boulogne. Cinq des monuments en grand appareil ont été démontés et reconstruits un peu plus bas, place Eugène-Wernert, tandis que les autres vestiges ont été détruits. Parmi les éléments conservés figurent un triple mausolée juxtaposant les tombeaux de Julius Severianus, de Quintus Valerius et d’un tombeau attribué à Julia, ainsi que le mausolée de Satrius et le mausolée de Turpio, le mieux conservé. Le mausolée de Turpio se présente comme un bloc carré en grand appareil posé sur un podium en débordement, chaque angle étant traité en pilastre cannelé surmonté d’un chapiteau ionique. La base du tombeau mesure 3,93 m de côté au niveau du socle et la hauteur conservée atteint 5,80 m ; une frise et une corniche sont visibles sur l’une des faces. Par comparaison avec d’autres monuments funéraires romains, ce bloc paraît avoir constitué le soubassement d’une structure plus légère, peut‑être une colonnade couverte abritant la statue du défunt. Les tombeaux sont taillés dans la « pierre du Midi », un calcaire burdigalien tendre utilisé dans la vallée du Rhône et le Languedoc, courant à Lugdunum durant la première moitié du Ier siècle avant d’être remplacé par la « pierre de Seyssel ». La face sud‑est du mausolée porte une dédicace gravée : SEVIRO REGILVS CHRESIMVS MURRANVS DONATVS CHRESTVS. Les deux premières lignes, en grandes lettres capitales, suggèrent une datation aux débuts de Lugdunum, avant l’ère chrétienne ; les noms des affranchis sont gravés en plus petits caractères et le dernier nom est tassé sur la ligne. Le défunt apparaît comme un riche affranchi et membre du collège des Seviri Augustales, chargé du culte de Rome et d’Auguste, position qui représente l’apogée de l’ascension sociale pour un affranchi provincial ; Turpio, surnommé « le Honteux » lorsqu’il était esclave, est ainsi devenu un personnage riche et honorable de sa cité. Le mausolée a fait l’objet d’un arrêté de classement le 12 août 1905. Le site est desservi par des lignes de bus, arrêt Saint‑Alexandre.

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