Premiers droits seigneuriaux 844 (≈ 844)
Les droits de l'archevêque de Narbonne sur Gruissan sont signalés.
1165
Mention du castrum
Mention du castrum 1165 (≈ 1165)
Première mention d'un castrum à Gruissan.
1245
Mention de la vieille tour
Mention de la vieille tour 1245 (≈ 1245)
Une charte mentionne une vieille tour au centre du site.
1247
Construction de la tour
Construction de la tour 1247 (≈ 1247)
Un document précise l'édification de la tour Barberousse.
1333
Renforcement défensif
Renforcement défensif 1333 (≈ 1333)
Des renforcements défensifs sont entrepris face aux attaques de pirates.
14 avril 1948
Inscription monument historique
Inscription monument historique 14 avril 1948 (≈ 1948)
Les ruines du château fort sont inscrites au titre des monuments historiques.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Château-fort (ruines) (cad. B 255) : inscription par arrêté du 14 avril 1948
Personnages clés
Khair Eddin Barberousse
Attribution traditionnelle de la tour, bien que contestée.
Gaspar Dot
Corsaire surnommé « Barbe Roussette », lié aux événements de Gruissan entre 1589 et 1594.
Richelieu
Aurait ordonné la destruction du fort au XVIIe siècle.
Origine et histoire de la Tour Barberousse
La tour Barberousse, située dans le village côtier de Gruissan (Aude, Occitanie), domine les ruines d’un château fort inscrites au titre des monuments historiques depuis le 14 avril 1948. Un « castrum » est mentionné dès 1165 ; le seigneur était l’archevêque de Narbonne, dont les droits sont signalés dès 844, et, en temps de guerre, le roi prenait possession du château, comme l’atteste une procédure de 1289. La chronologie des constructions repose sur deux documents : une charte de 1245 mentionne une vieille tour au centre de la partie supérieure du site, et un document de 1247 précise qu’une autre tour fut édifiée vers l’entrée, celle que l’on reconnaît aujourd’hui. La tradition locale attribue la tour à Khair Eddin Barberousse, mais cette attribution est contestée et pourrait résulter d’une confusion avec Gaspar Dot, dit « Barbe Roussette », corsaire actif en 1589 et lié aux événements qui touchèrent Gruissan entre 1589 et 1594. L’enceinte paraît postérieure à la tour ; des renforcements défensifs ont été entrepris vers 1333, lorsque Narbonne dut solliciter la protection du roi face aux attaques de pirates. Le fort fut abandonné au XVIIe siècle et, selon une source, Richelieu ordonna sa destruction ; une partie des murs s’effondra en 1797 et les démolitions ultérieures résultent principalement de prélèvements de matériaux par les habitants. La forteresse occupe un plateau rocheux escarpé ; la tour occupe la pointe nord‑est et le pourtour de l’enceinte, adapté au relief, présente un plan très irrégulier. Sauf au voisinage de la tour, il ne subsiste que les bases des courtines extérieures. La tour elle‑même est de plan circulaire : sa moitié sud‑ouest a été arasée, l’élévation comprend deux étages voûtés et une casemate voisine suggère l’existence d’une salle souterraine. La salle basse a sa voûte effondrée et est éclairée par une embrasure couverte de dalles ; la salle haute, voûtée en coupole, communiquait avec l’étage supérieur ou la terrasse par un escalier en vis logé dans l’épaisseur du mur. Une tourelle d’escalier mutilée marque le départ d’une courtine postérieure à la tour, et cet angle rentrant était protégé par une petite bretèche. Le donjon cylindrique est également présenté comme daté de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle et est construit en pierre à bossage. Le village en circulade s’est développé au pied du rocher ; l’église paroissiale Notre‑Dame de l’Assomption se trouve au pied des ruines et le site offre un panorama sur le village, la côte, l’étang, les marais salants et le port de Gruissan.