Tour de Cesson à Saint-Brieuc en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine défensif Tour

Tour de Cesson à Saint-Brieuc

  • 1 Chemin de l'Écluse
  • 22000 Saint-Brieuc
Tour de Cesson à Saint-Brieuc
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Tour de Cesson à Saint-Brieuc
Crédit photo : Martine Lebreton - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

limite XIVe siècle XVe siècle

Patrimoine classé

Tour (cad. BR 1) : inscription par arrêté du 24 avril 1926

Origine et histoire de la Tour de Cesson

La tour de Cesson, édifiée à partir de 1395 par le duc de Bretagne Jean IV et dont l’achèvement est signalé par un acte de 1407, domine l’embouchure du Gouët et la baie de Saint‑Brieuc depuis la pointe dite Montagne de Cesson, à environ 70 m d’altitude. Elle succède à une série d’ouvrages fortifiés, peut‑être attestés dès l’époque protohistorique et antique, et commandait l’accès maritime du Gouët et de l’anse d’Yffignac. Le toponyme Cesson a été interprété comme l’équivalent roman du breton Saozon, « Saxon », et la tradition locale associe le site à des personnages et événements de l’époque médiévale. Le château fort de Cesson, dont la châtellenie a souvent changé de mains, fut le théâtre d’occupations et de sièges au cours du Moyen Âge puis de la Renaissance ; il servit notamment de prison et abrita des garnisons anglaises et françaises selon les périodes.

La tour maîtresse, construite sur quatre étages, est cylindrique à l’extérieur et hexagonale à l’intérieur ; son diamètre augmentait à chaque niveau à mesure que s’amenuisait l’épaisseur des murs. La maçonnerie est composée d’assises régulières de pierres non taillées, seules les pierres des ouvertures étant appareillées, et reliées par un mortier à base de coquillages pulvérisés, petits cailloux et sable. Dans l’épaisseur des murs subsiste un escalier en hélice desservant tous les étages et la plateforme sommitale, aujourd’hui disparue ; cette plateforme était probablement pourvue de mâchicoulis. Chaque niveau était éclairé par des fenêtres ; l’ensemble comprenait barbacanes, meurtrières et portes en ogive reliant les pièces.

Au cours des guerres de la Ligue en Bretagne (fin du XVIe siècle), la forteresse prit une importance stratégique accrue. Tenu par le parti ligueur, le site fut successivement pris et repris ; il fut renforcé en 1593‑1594 pour l’adapter à l’artillerie, la tour étant alors enveloppée d’un vaste bastion. Le dernier siège, mené par les troupes royales du maréchal de Brissac, dura du 10 au 31 mars 1598 ; l’artillerie ouvrit une brèche et la garnison se rendit. Sur ordre royal, le démantèlement des fortifications fut entrepris le 17 avril 1598 : munitions et matériels furent confisqués, les bastions furent détruits en priorité et la tour fut minée. L’explosion la coupa en deux sur toute sa hauteur sans toutefois la réduire entièrement en décombres ; l’édifice devint dès lors inhabitable.

Au XVIIe siècle la ville de Saint‑Brieuc obtint en 1625 la conservation de la tour comme amer pour la navigation. Vendue comme bien national en 1791, la parcelle et la tour furent acquises en 1852 par Alexandre Glais de Bizoin, qui fit édifier un manoir à proximité et transforma le domaine, occasionnant l’arasement de certains vestiges. Des récits et descriptions du XIXe siècle signalent encore d’importants blocs de maçonnerie et des fossés taillés dans le roc, ainsi que des traces de casemates et d’enceintes aujourd’hui partiellement remblayées ou remaniées. Classée puis déclassée à la fin du XIXe siècle à la demande d’un propriétaire, la tour fut finalement inscrite au titre des Monuments historiques en 1926.

Au XXe siècle les aménagements militaires de la Seconde Guerre mondiale modifièrent encore la pointe, et des travaux récents, dont la création d’un polder au pied de la pointe dans les années 1980, ont profondément transformé le site. Le domaine, comprenant la tour et le manoir, a été acquis par la ville de Saint‑Brieuc en 2020. Aujourd’hui la tour subsiste comme ruine remarquable de la fin du XIVe siècle, protégée au titre des Monuments historiques et intégrée au paysage maritime qu’elle surveillait depuis le Moyen Âge.

Liens externes