Tour de Grisset à Fréteval dans le Loir-et-Cher

Patrimoine classé Fanum Thermes gallo-romains

Tour de Grisset à Fréteval

  • L'Ormois
  • 41160 Fréteval
Tour de Grisset à Fréteval
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Crédit photo : sybarite48 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

Tour de Grisset (cad. ZM 9b) : inscription par arrêté du 10 avril 1948 ; Ensemble des vestiges archéologiques enfouis dans la parcelle (cad. ZM 9a) : inscription par arrêté du 21 octobre 1991

Origine et histoire de la Tour de Grisset

Le fanum de Fréteval est un élément caractéristique des ensembles monumentaux gallo-romains des trois Gaules ; il est le seul conservé en élévation sur le site et peut-être le seul dans le nord de la Gaule dont la voûte de briques subsiste. Sa construction illustre une adaptation locale des techniques gallo-romaines, associant des lits de silex liés au mortier et des assises de briques. Des fouilles menées dans les années 1960 ont mis au jour un ensemble thermal et plusieurs structures dont la fonction reste indéterminée, et, dans les années 1980, la trace d’un théâtre a été envisagée. Ces éléments ont conduit à deux hypothèses sur la nature du site : soit le fanum est lié à une villa importante dont seule la partie thermale a été retrouvée, soit il s’agit d’un conciliabulum, hypothèse jugée plus vraisemblable en raison de la taille de la cella. La Tour de Grisset correspond au vestige de la cella de ce fanum.

Les vestiges, remarquablement conservés, ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1948 ; la protection a été étendue à l’ensemble du site archéologique en 1991. La tour se trouve sur la commune de Fréteval, à 2 km au nord‑ouest du chef‑lieu, à 1 km de la rive droite du Loir, en bordure de la N10, à 103 m d’altitude sur des colluvions au pied d’un coteau dominant la vallée d’environ cinquante mètres. Dans la géographie antique, le site relève de la partie occidentale du territoire carnute.

Aucune mention de la tour n’est connue avant le XIXe siècle ; une description et un dessin sont publiés en 1849. Au début du XXe siècle, des pans de murs d’autres bâtiments antiques étaient encore visibles et quelques études ponctuelles ont été entreprises, mais l’intérêt a diminué après la Première Guerre mondiale et le site est resté difficile d’accès. Alertées en 1963, des recherches ont repris et des fouilles commencées en 1964 ont permis de reconnaître un complexe thermal ; à la fin de 1965, le propriétaire a fait cesser les opérations et a procédé à un nivellement du terrain. À partir de 1968, puis surtout en 1976 lors d’une période de sécheresse, des prospections aériennes ont révélé d’autres bâtiments non fouillés, ce qui a motivé la demande de protection aboutissant à l’inscription de 1991. Un relevé architectural exhaustif a été réalisé en 1995 dans le cadre d’un mémoire de master en archéologie préventive.

La tour de Grisset mesure extérieurement 6,80 × 6,15 m, avec des dimensions intérieures de 3,65 × 3,60 m et une hauteur sous la voûte en berceau de 7,15 m ; la hauteur conservée des murs de la cella atteint 8,60 m à l’extrados, ce qui est rare pour ce type de monument. L’appareillage combine deux parements de moellons en petit appareil de silex, peut‑être local, alternant avec des lits de terres cuites architecturales disposées à intervalles réguliers et encadrant un noyau en blocage ; la largeur totale du mur est d’environ 1,30 m. Les terres cuites interviennent également dans la voûte et, selon Isabelle Fauduet, la cella était éclairée par trois ouvertures rectangulaires surmontées d’un linteau de briques. Le temple a pu être construit vers la fin du IIe ou dans la première moitié du IIIe siècle.

La cella se trouve au centre d’une petite parcelle cadastrale d’environ 12 × 10 m, qui pourrait être la survivance d’une structure antique liée à la cella, peut‑être la galerie périphérique, et un mur encadrant l’ensemble sur au moins trois côtés a été interprété comme le péribole du temple. Le fanum est intégré à un vaste complexe comprenant des thermes situés au sud‑est ; la présence d’hypocaustes y atteste la fonction. L’emprise des thermes semble joindre, au nord‑ouest, le possible péribole de la tour. Des dispositifs d’adduction ou d’évacuation d’eau et d’autres bâtiments ont été repérés par prospection aérienne ; deux édifices, de part et d’autre des thermes, pourraient être d’autres fana éventuellement reliés par un portique. Une voie antique reliant Vindunum (Le Mans) à Cenabum (Orléans) passait probablement à proximité. Des indices d’activités artisanales, notamment de poterie, ont été relevés ; deux objets découverts dans les thermes, d’abord interprétés comme des pesons, sont désormais considérés comme des dispositifs pour entretoiser les doubles parois d’un mur afin de faciliter la circulation de l’air chaud et sont donc liés aux installations thermales.

En raison du caractère partiel et ancien des fouilles, la nature exacte du complexe reste difficile à déterminer. Michel Provost privilégie l’interprétation d’un centre de pèlerinage associé à un sanctuaire des eaux, le fanum étant la première construction complétée ensuite par des thermes et des annexes, tandis que Christian Cribellier et Claude Leymarios considèrent l’ensemble comme une petite agglomération secondaire s’étant développée autour du sanctuaire, leur thèse reposant sur la dispersion des vestiges et leur orientation commune.

Liens externes