Origine et histoire de la Tour de l'Isleau
De l'ancien château-fort ne subsiste que le donjon du XIIe siècle, la Tour de l'Isleau, située à Saint-Sulpice-d'Arnoult, près de la route menant à Corme-Royal. Édifiée sur une petite éminence dominant le marais, elle figure parmi les plus anciens monuments militaires de la région. Certains attribuent son édification à Henri III Plantagênet. Le premier seigneur connu avec certitude apparaît dans un aveu rendu en 1368 : Pont de Vivonne, chevalier, qualifié de « Tesmoing de vérité » sous le sceau de sa « chastellerie de Lileau près de Pontlabay ». En 1521, Jean III Isle de la Cave hérite de l'Isleau de son oncle Guy d'Estuer ; son fils François Isle de la Matassière en prend possession en 1557 et le transmet à son fils Daniel Isle de Forgette en 1578. Des sources d'héraldique mentionnent également un Prévost, seigneur de l'Isleau, paroisse de Sainte-Gemme, élection de Saintes. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le domaine devient la propriété des barons de la Chaume. Au XIXe siècle, le donjon, alors propriété d'exploitants agricoles, est abandonné et envahi par les ronces et les herbes. Sa restauration est entreprise par des propriétaires privés depuis 1974. Le donjon, de plan carré, mesure 11 mètres de côté et atteint 17 mètres de hauteur au niveau de la terrasse. Il était autrefois entouré d'une enceinte quadrangulaire flanquée de petites tours d'angle, encore debout au XIXe siècle. À proximité subsistent les restes d'une modeste chapelle, vestige du village qui dominait la plaine depuis la colline. La Tour de l'Isleau a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 14 mai 1925. Parmi les principales sources figurent le tapuscrit Histoire des Isle 1336-1979 de J.-F. Bascans (1980) et les portails consacrés aux châteaux et aux monuments historiques, notamment le Portail des châteaux de France, le Portail de la Charente-Maritime et le Portail des monuments historiques français.
