Tour de la Chaîne de La Rochelle en Charente-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Tour

Tour de la Chaîne de La Rochelle

  • Rue sur les Murs
  • 17000 La Rochelle
Tour de la Chaîne de La Rochelle
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Crédit photo : Jpbazard Jean-Pierre Bazard - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les fortifications maritimes, de la Porte des Dames à la Tour de la Lanterne (portion est du front maritime) : classement par arrêté du 17 février 1879, par liste de 1889 et délimitation du 19 mai 1911

Origine et histoire de la Tour de la Chaîne

Le port de La Rochelle a conservé l'aspect général qu'il présentait au Moyen Âge ainsi que les principaux ouvrages défendant son entrée : la tour de la Lanterne, la tour de la Chaîne construite au XIIIe siècle et remaniée au XVe siècle, la courtine qui réunissait les deux tours et le donjon ou tour Saint‑Nicolas, achevé en 1384. À la fin du XVIIe siècle, face à la menace d'un débarquement anglais, la ville fut finalement transformée en place forte : l'ingénieur Ferry, assisté de plusieurs collègues, lança en 1689 la construction d'une enceinte de type Vauban qui intégra au sud les fortifications médiévales épargnées en 1628 et suivit globalement le tracé de 1629. On y retrouve des éléments encore visibles, comme l'escarpe et la contrescarpe en terre coulante entre lesquelles coule le ruisseau de Lafond ; les fronts nord et est sont maçonnés. L'enceinte comportait cinq portes — dont les portes Dauphine (1699), Royale (1706) et Saint‑Nicolas — et six ouvrages bastionnés, parmi eux le nouvel ouvrage à cornes Saint‑Nicolas. Des travaux se poursuivirent aux XVIIIe et XIXe siècles : renforcement du front nord, surhaussement des courtines, reconstruction de la porte Saint‑Nicolas en 1858 lors de la construction de la gare, puis démolition partielle du bastion du Gabut au tournant du siècle suivant. La place fut déclassée par une loi du 17 mars 1902 et, au XXe siècle, de larges brèches furent ouvertes pour aménager des voies de circulation et, plus tard, pour l'extension de l'hôpital Saint‑Louis.

La tour de la Chaîne est, avec les tours Saint‑Nicolas et de la Lanterne, l'une des trois tours du front de mer et constitue la porte d'entrée majestueuse du Vieux‑Port ; elle abritait le mécanisme d'une chaîne que l'on tendait depuis la petite tour opposée pour barrer la passe. Classée monument historique le 17 février 1879, elle était à l'origine composée de deux édifices reliés par une galerie à deux niveaux : la petite tour, qui abritait le cabestan, et la grosse tour, destinée au capitaine et à la garnison. Les dates de construction restent incertaines : certains documents la situent entre 1378 et 1380, d'autres entre 1382 et 1390, la petite tour étant antérieure. Jusqu'en 1472 un capitaine y résida ; nommé annuellement par le maire, il devait habiter la tour avec sa famille, percevoir les taxes portuaires et veiller à la fermeture de la chaîne selon les ordres municipaux. Lors de sa visite de 1472, le roi Louis XI monta dans la tour et grava sur la vitre d'une fenêtre de la galerie la phrase devenue célèbre « Oh ! la grande folie ! », expression de son regret d'avoir abandonné cette région.

À partir de 1472 la tour devint la résidence du gouverneur de la ville et fut parfois utilisée comme prison, comme l'illustre l'emprisonnement de Brodière en 1554. Durant la seconde moitié du XVIe siècle La Rochelle, capitale protestante, employa la tour pour entreposer butin, armes et munitions ; le corps de François de Coligny y demeura de 1569 à 1579. La tour et la muraille furent prises d'assaut lors du siège de 1573 et conservèrent un rôle défensif pendant le grand siège de 1628 ; la déclaration royale enregistrée par le Parlement le 15 janvier 1629 épargna toutefois les tours de Saint‑Nicolas, de la Chaîne et de la Lanterne ainsi que la portion du mur faisant face à la mer.

Pendant la Fronde, en novembre 1651, la tour fut fortement endommagée : après un assaut et la mise à feu des poudres par les assiégés, une explosion détruisit la toiture, les mâchicoulis et le chemin de ronde, et la tour resta à ciel ouvert près de trois cents ans. Malgré cet effondrement, elle fut intégrée à l'enceinte de 1689. Au XVIIIe siècle, en 1757, une batterie fut rapidement établie au pied de la tour, appelée par la suite la « batterie des enfants ». Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la muraille qui reliait la tour à la Lanterne fut percée pour créer la porte des Dames, facilitant l'accès aux futurs chantiers navals. En 1811 on construisit le bastion bas protégeant l'entrée du port ; en 1824 la petite tour fut démolie pour élargir l'entrée et le corps de logis fut transformé en terrasse remparée dotée d'une casemate, tandis que la galerie abritant le cabestan fut conservée.

Au XXe siècle, des restaurations commencées en 1909 sous l'architecte Albert Ballu furent interrompues en 1915 puis reprises après la Seconde Guerre mondiale, aboutissant à la couverture en béton imaginée par l'architecte Georges Jouven en 1952. La tour accueillit pendant plusieurs années un café et, plus tard, un musée ; en 1998 le troisième niveau fut restitué pour recevoir l'exposition « La Rochelle, Capitale Atlantique, Capitale Huguenote ». Le quatrième niveau a été recréé en 2007–2008 par un plancher suspendu contemporain qui laisse visibles la pierre et le volume de la tour. L'exposition « Embarquez pour la Nouvelle‑France », organisée pour le 400e anniversaire de la fondation de Québec, fut inaugurée le 8 mai 2008 en présence de la Gouverneure générale du Canada ; elle développe aux différents niveaux les portraits et histoires des migrants, les typologies des voyageurs et la mémoire de la traversée.

La tempête Xynthia en 2010 a envahi le rez‑de‑chaussée sur un mètre et demi et détruit le stock d'objets du musée ; la tour resta fermée du 28 février au 5 juillet 2010 et la scénographie dut être réorganisée, le niveau bas n'étant plus destiné à l'accueil du public. Aujourd'hui consacrée au musée, la tour est visitable toute l'année et participe à de nombreuses manifestations estivales ; les trois tours ont reçu près de 121 523 visiteurs en 2011. La tour a également accueilli des installations artistiques contemporaines, des concerts et des aménagements saisonniers sur le bastion.

Architecturalement, la tour mesurait autrefois 34 mètres de hauteur pour un diamètre de 16 mètres et une épaisseur de mur de 3,50 mètres ; sa partie supérieure était coiffée d'une toiture en forme de poivrière, couronnée de créneaux, de meurtrières cruciformes et de mâchicoulis. Des réduits dans l'épaisseur des murailles furent aménagés pour des pièces d'artillerie et les escaliers s'inscrivaient dans cette double paroi. Les plans de Claude Masse de 1717 montrent la tour à ciel ouvert après l'explosion de 1651. À l'intérieur, la salle d'accueil octogonale, ancien corps de garde, a conservé ses voûtes ogivales et servit autrefois de forge et de prison ; la grande salle, avec sa cheminée, était la salle de réception du XIVe siècle et ses niveaux supérieurs restèrent longtemps effondrés avant d'être restitués. Les escaliers sont voûtés en berceau segmentaire, la salle du capitaine a été recréée en 1998 et la salle suspendue a été restituée en 2007–2008 par un plancher moderne.

Le rempart, du secteur de la Lanterne à la porte des Dames, a été classé au titre des monuments historiques le 17 février 1879 et les terrains communaux situés devant ces remparts sont un site classé depuis le 16 avril 1934. La porte des Dames, créée pour desservir les chantiers navals à la fin du XVIIIe siècle et profondément modifiée en 1824, assure aujourd'hui la liaison piétonne entre le Vieux‑Port et l'esplanade Saint‑Jean‑d'Acre, qui accueille pontons, école de voile et un parking. Les tours de La Rochelle sont gérées par le Centre des monuments nationaux, qui employait vingt personnes en 2011 ; la tour de la Chaîne reste un élément central du paysage et de la mémoire du Vieux‑Port.

Liens externes