Origine et histoire de la Tour
La tour de Laugnac, dernier vestige du château de Laugnac, se dresse sur la commune de Laugnac (Lot‑et‑Garonne), près de l'église Saint‑Vincent. Donjon carré, elle paraît dater de la seconde moitié du XVe siècle après des remaniements aux XVe et XVIe siècles. Sur la face ouest a été ajoutée une tourelle carrée en encorbellement, percée d’un trou pour arquebuse et de trois meurtrières; les faces nord et est présentent elles aussi des corbeaux et des meurtrières. La tour, composée de trois étages, est percée de demi‑croisées moulurées et de canonnières; l'intérieur conserve un escalier à vis et une cheminée en pierre du XVe siècle. Le château, bâti sur un plan quadrangulaire, comprenait en outre un bâtiment nommé la "Recette", interprété comme magasin d'approvisionnement et lieu de perception. La "Recette" a été acquise par la commune en 1863 et restaurée récemment; un nouveau presbytère a été accolé à la tour vers 1870. La tour fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 20 juin 1950. Une maison forte existait à Laugnac avant le XIVe siècle pour protéger le prieuré et le bourg; Jean Burias mentionne l'existence du château en 1310. Des documents citent un Bernard de Laugnac en 1339 et un sieur Revignan en 1353; les Revignan furent dépossédés après une querelle avec les seigneurs de Montpezat. En 1475, Charles de Montpezat s'empare de la seigneurie; les Montpezat‑Laugnac procèdent ensuite à des agrandissements et reconstructions. Alain de Montpezat entreprend la construction d'un nouveau château pour son fils François en réutilisant des débris de l'ancien réduit; ce château comprenait un corps de logis prolongé de deux tours pourvues de mâchicoulis et de meurtrières pour armes à feu. Les guerres de Religion marquent le site: Antoine, fils d'Alain, s'empare brièvement du château en 1560; le lieu est pris et repris en 1565, Monluc réclame des pièces d'artillerie en 1572 pour reprendre Laugnac, et en 1576 le château est de nouveau aux mains des protestants. Après la mort de François II de Montpezat, un inventaire est dressé le 25 mai 1590; Honorat de Montpezat remet ensuite le château en état. L'entretien décline au XVIIe siècle et une transaction de 1662 marque l'abandon progressif des lieux. Le château passe aux Monestay‑Chazeron en 1694; en août 1728 la foudre provoque une brèche importante dans la façade est et la dégradation se poursuit après 1790.