Origine et histoire de la Tour de Sagnes
La tour de Sagnes se situe dans le quartier du Fort à Cardaillac (Lot), ancien castrum de la famille de Cardaillac, et fait partie de l’ensemble des constructions fortifiées seigneuriales du site. Elle est vraisemblablement la tour dite de Lacapelle ou da Capellana, nom qui la rattache aux Cardaillac de Lacapelle-Marival, et a probablement été élevée dans le second quart du XIIIe siècle, après le partage de 1227. La tour, inscrite au titre des monuments historiques le 10 août 1957, mesure 21,5 mètres de hauteur et présente un plan carré de 8,25 mètres de côté; ses murs ont 2 mètres d’épaisseur à la base. L’accès principal se faisait par une porte en arc brisé située à 4,45 mètres au‑dessus du sol, protégée successivement par deux vantaux de bois. Le rez-de-chaussée forme une partie pleine haute de 3,60 mètres qui pourrait renfermer une salle sans issue extérieure; les deux étages supérieurs comportent chacun une salle carrée voûtée. Les salles des étages sont couvertes de voûtes en arc de cloître renforcées aux angles par des arcs formant des croisées d’ogives à section rectangulaire sans clé commune, dont les retombées s’appuient sur des colonnes à bases et chapiteaux encastrés dans les angles; ce système rappelle les solutions de coupoles nervées de l’Espagne mozarabe. La salle du premier étage, à coupole nervée en quatre quartiers, est éclairée par une fenêtre en plein cintre; la salle supérieure possède une fenêtre géminée et une porte ouvrant sur la face sud. Les deux salles communiquent par un escalier à vis en pierre de taille logé dans une tourelle circulaire incluse dans l’épaisseur du mur, tandis qu’un second escalier à vis, aménagé dans la salle du deuxième étage, donne accès à la plateforme sommitale aujourd’hui réduite à une simple terrasse. Une latrine rectangulaire en saillie sur le mur ouest, portée par deux corbeaux, subsiste encore. La porte du premier étage semble avoir été mise en communication avec la courtine du rempart, distante de trois à quatre mètres de la face nord, par un pont volant appuyé sur des trous ménagés sous le seuil. La tour faisait partie d’une enceinte triangulaire complétée autrefois par la tour de l’Horloge et par la tour dite de « Marquèze », détruite en 1816. Restaurée entre 2009 et 2015 avec la tour de l’Horloge pour un montant de 271 000 €, la tour de Sagnes a bénéficié de travaux de maçonnerie et de mise hors d’eau; sa sécurité a été renforcée par l’installation de garde‑corps, d’éclairages intégrés dans la rampe des escaliers et d’un petit abri coiffant l’arrivée sur la plate‑forme. La tour appartient probablement à la commune depuis la Révolution et seule la tour de Sagnes est actuellement accessible au public.
