Origine et histoire de la Tour de Saint-Hospice
La tour de Saint-Hospice, parfois improprement appelée « tour génoise », se dresse à la pointe de Saint-Hospice, à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes), à côté de la chapelle homonyme. Elle a remplacé un fort construit vers 1610 et détruit en 1706. Après le siège de Nice de 1543, le duc Emmanuel-Philibert fit entreprendre un système de défense pour la côte du comté de Nice entre le Var et Monaco, qui comprit notamment le renforcement du château de Nice, du mont Alban, de la citadelle Saint-Elme et la construction du fort de Saint-Hospice. Pour des raisons financières, ce fort ne fut probablement achevé qu'en 1608, mais il existait assurément avant 1616. Le fort fut démantelé en 1706 sur ordre de Louis XIV à la suite du siège de Nice ; un contemporain rapporta que la ville avait été privée de ses murailles et que le fort de Saint-Hospice avait été rasé, excepté une tour. Vers 1745–1750, une tour nouvelle fut élevée avec des pierres provenant du fort détruit, peut-être en réutilisant l'assise d'une tour du XIVe siècle incluse dans l'ancien ouvrage. La tour actuelle comprenait un rez-de-chaussée servant de corps de garde et de cuisine, ainsi que deux étages destinés au logement de la garnison, la capacité étant de quarante hommes. En 1903, une statue de la Vierge à l'Enfant, sculptée en trois ans par le Milanais Tranquillo Galbusieri et offerte par Auguste Gal, fut réalisée dans la tour ; Gal, qui avait acquis la tour en 1888, souhaitait initialement la placer au sommet, mais l'opposition militaire en empêcha l'installation, et la statue fut d'abord disposée au flanc ouest de la tour. En 1937, le nouveau propriétaire Jacques Menier fit construire une villa et donna une parcelle de terrain voisine de la chapelle où la statue fut transférée. La tour de Saint-Hospice a été classée au titre des monuments historiques le 27 août 1931.