Origine et histoire de la Tour des Cordeliers
L'ancienne tour des Cordeliers, aujourd'hui intégrée aux bâtiments du lycée, appartient au couvent franciscain des Cordeliers de Castres, implanté dans la ville du Tarn. Les Cordeliers arrivèrent à Castres en 1227 et firent édifier leur premier couvent hors de la cité entre 1229 et 1236. Par la suite, des troubles et l'insécurité liés aux événements militaires du milieu du XIVe siècle entraînèrent le transfert de l'établissement à l'intérieur des murs en 1369; l'agrandissement des remparts vers 1373-1380 contribua également à l'intégration du couvent dans l'enceinte urbaine. Au cours du XVIe siècle, le couvent et son église subirent des destructions attribuées aux Protestants, les sources citant plusieurs années d'attaque dans les années 1560–1570 (1562, 1563, 1567, 1574). Seul le clocher, qui abritait une horloge, subsista des bâtiments antérieurs ; les Cordeliers en revendiquèrent la propriété tandis que les consuls, jugeant la tour utile à la garde de la ville, conclurent un accord qui remit le clocher aux religieux contre la remise d'une clef au syndic pour l'entretien de l'horloge. Le couvent fut rebâti au début du XVIIe siècle (les sources indiquent 1632 ou 1634), puis complété par un collège en 1750; il fut vendu à la Révolution en 1791. L'église accolée au clocher et les constructions adjacentes du côté ouest ont été entièrement reconstruites au XIXe siècle. Aujourd'hui, la plupart des bâtiments conventuels ont disparu: ne subsistent que la chapelle et le clocher, intégrés au collège Jean-Jaurès qui occupe une grande partie de l'emplacement de l'ancien couvent. Ces éléments ont fait l'objet d'une étude en 1982 et le clocher a été inscrit au titre des monuments historiques par l'arrêté du 22 mars 1973 sous le nom de « tour des Cordeliers ». Lors de la construction de la Maison Commune Emploi Formation, des fouilles préventives ont mis au jour la partie septentrionale du couvent, notamment son cimetière.
