Origine et histoire de la Tour du Chapelet
La Tour du Chapelet, située à Agen, est adossée au mur ouest de la maison n°3 de la rue François-Arago et entièrement visible depuis la rue des Augustins. Elle faisait partie de la première enceinte de la ville ; un pan de mur en vieil appareil, seul vestige de cette enceinte antérieure au XIIIe siècle, lui est encore rattaché du côté ouest. L’enceinte a été reconstruite à plusieurs reprises de la fin du IIIe au XIe siècle et définitivement élevée au début du XIIe siècle. Selon Philippe Lauzun, la base carrée de la tour, bâtie en moyen appareil, remonte au XIIe siècle ; ses murs ont 1,25 m d’épaisseur. La partie inférieure, d’inspiration romane, comprend une salle basse voûtée en berceau légèrement brisé et percée d’ouvertures en plein cintre ; cave et salle formaient à l’origine une seule pièce avant qu’un plancher, accessible depuis un escalier extérieur, ne la divise et ne crée une cave. Au premier étage s’ouvre une fenêtre géminée ornée d’une colonnette en marbre blanc dans sa partie supérieure. La tour compte trois étages ; les deux derniers sont construits en briques et la partie supérieure a été remaniée au XIVe siècle ou plus tard, probablement après la réalisation d’une nouvelle enceinte. Située au nord, elle défendait le côté le plus faible de la ville, dominé par le coteau. Son appellation vient du couvent du Chapelet : englobée lors de la fondation du couvent des Dominicaines le 28 février 1585, la tour aurait servi de clocher à leur chapelle selon la tradition. Le couvent fut démantelé à la Révolution ; la tour a ensuite été utilisée comme entrepôt de salpêtre en 1795, comme magasin de fourrages jusqu’en 1814, la municipalité décidant en 1815 d’en faire une prison correctionnelle. En 1818 elle accueillit une école d’enseignement mutuel et, après la vente en nombreux lots de l’ancien couvent en 1822, devint annexe de la maison du n°3 de la rue François-Arago. Longtemps abandonnée, la tour a été rénovée en 2000 pour recevoir l’agence d’architecture de Stéphane Thouin. Elle a été inscrite au titre des monuments historiques en 1950.