Origine et histoire
Le bourg de Saint-Chef doit son nom à l'abbaye éponyme, fondée au VIe siècle par saint Theudère, disciple de saint Césaire d'Arles. Au XIIe siècle, l'expansion de l'abbaye s'accompagne d'un développement de l'habitat et d'installations défensives : un bourg se forme dans le vallon qui entoure l'abbaye et un autre s'établit plus haut, à l'intérieur des fortifications d'un château attesté depuis au moins le XIIe siècle, l'ensemble étant ceint d'une muraille. Ce château féodal, possédé par les archevêques de Vienne, qui étaient aussi abbés de Saint-Chef, assurait la défense de l'abbaye et de son bourg. Aux XIVe siècle, les hauteurs de Saint-Chef sont occupées d'une part par le château abbatial à vocation militaire, dont la tour du Pollet est encore un témoin, et d'autre part, un peu plus à l'ouest, par le « grand château » qui sert de résidence aux archevêques. Autour de ce grand château se développe un bourg castral comprenant notamment des maisons pour leurs hôtes et le « mas » du château, le tout entouré d'une muraille et dominant la partie inférieure composée de l'ensemble abbatial et de son bourg, le long de l'ancienne route du vallon. Après le rattachement du Dauphiné au royaume de France, les relations avec les seigneurs voisins se tendent et déclenchent une guerre de 1402 à 1405 contre la famille des Torchefelon de Montcarra, qui entraîne l'incendie du château de Saint-Chef. Le site est définitivement démantelé au XVIe siècle, ne laissant subsister que la tour du Pollet et, probablement, une tour d'angle intégrée à l'actuel château Teyssier de Savy.