Origine et histoire de la Tour Eiffel
La tour Eiffel, tour en fer puddlé culminant à 330 mètres avec ses antennes, se dresse au nord‑ouest du parc du Champ‑de‑Mars, en bordure de la Seine, dans le 7e arrondissement de Paris ; son adresse officielle est 5, avenue Anatole‑France. Conçue à l’origine par Maurice Koechlin et Émile Nouguier, enrichie sur le plan esthétique par Stéphane Sauvestre et réalisée par Gustave Eiffel et ses collaborateurs pour l’Exposition universelle de 1889, la structure fut montée en deux ans, deux mois et cinq jours par quelque 250 ouvriers. Présentée alors comme la « tour de 300 mètres » et destinée à célébrer le centenaire de la Révolution française, elle est devenue le symbole de Paris et un site touristique majeur, attirant aujourd’hui plus de six millions de visiteurs par an et plus de 300 millions depuis son ouverture. Haute de 312 mètres à l’origine, elle resta la plus haute construction mondiale pendant quarante ans et sa hauteur a été augmentée à plusieurs reprises par l’installation d’antennes, pour atteindre 330 mètres en 2022.
La tour s’inscrit sur une emprise carrée de 125 mètres de côté et repose sur des fondations massives, avec deux piliers situés sous le niveau de la Seine pour lesquels des caissons étanches et de l’air comprimé ont été utilisés. Sa structure en treillis est formée de quatre piliers triangulés et contreventés, reliés par des traverses horizontales disposées tous les cinquante mètres, et s’appuie sur seize massifs de fondation et des arbalétriers inclinés. Les aménagements d’accès répartissent les fonctions : guichets au nord et à l’ouest, ascenseurs aux piliers est et ouest, escaliers publics accessibles depuis le pilier est et un ascenseur privé au pilier sud desservant le restaurant gastronomique du deuxième étage.
Le premier étage, situé à 57,63 mètres et d’une surface d’environ 4 200 m2, offre une galerie panoramique à 360° ponctuée de tables d’orientation, de longues‑vues et des noms en lettres d’or de soixante‑douze savants, ainsi qu’un restaurant et des vestiges historiques comme des tronçons de l’escalier d’origine ; un observatoire y retrace les mouvements de la tour sous l’effet du vent et de la dilatation thermique. Le deuxième étage, à 115,73 mètres et d’environ 1 650 m2, permet une lecture optimale de la perspective urbaine grâce à des hublots dans le plancher ; il abrite le restaurant Le Jules Verne, accessible par un ascenseur privé, et des dispositifs de protection destinés à la sécurité des visiteurs. Le troisième étage, situé à 276,13 mètres avec une plateforme extérieure proche de 279,11 mètres, est accessible uniquement par ascenseur et comprend un espace d’observation ; le second niveau de ce troisième étage, à 279,11 mètres, constitue la plus haute plate‑forme d’observation ouverte au public dans l’Union européenne.
Dès son achèvement, la tour a été utilisée pour des expériences scientifiques et techniques : station météorologique, études aérodynamiques et premières transmissions radiotélégraphiques, dont des expériences marquantes de TSF, puis la diffusion régulière de programmes radiophoniques et télévisés depuis les années 1920. Sa fonction d’émetteur s’est renforcée au fil du temps avec l’installation de nombreuses antennes et la diffusion de la télévision numérique terrestre. La tour est également au cœur d’un important patrimoine immatériel et culturel : d’abord contestée par une partie du monde artistique, elle est devenue une source d’inspiration récurrente pour la peinture, la littérature, le cinéma et d’autres formes d’expression.
Classée monument historique depuis 1964 et inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991 avec d’autres monuments parisiens, la tour est exploitée par la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE) ; le site emploie aujourd’hui plusieurs centaines de personnes et reste ouvert tous les jours de l’année. Son entretien fait l’objet de campagnes régulières de peinture et de rénovation ; la couleur brun‑brun actuelle date de 1968, la peinture sans plomb est utilisée depuis 1995 et d’importantes opérations de rénovation et de peinture ont été engagées à partir de 2018 en prévision des événements à venir. Pour répondre aux enjeux contemporains, la sécurité du parvis et du périmètre a été renforcée et des adaptations techniques — ascenseurs, modélisation numérique, protections diverses — ont été mises en place afin d’assurer la conservation et l’exploitation du monument.
La tour Eiffel demeure un repère visuel et symbolique de Paris, un support d’expérimentation scientifique et technique et une attraction touristique majeure, tout en continuant d’alimenter récits, anecdotes et usages culturels variés.
