Tour Grise de Verneuil-sur-Avre à Verneuil-sur-Avre dans l'Eure

Patrimoine classé Patrimoine défensif Tour

Tour Grise de Verneuil-sur-Avre

  • Rue de la Madeleine
  • 27130 Verneuil d'Avre et d'Iton
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Tour Grise de Verneuil-sur-Avre
Crédit photo : GO69 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

La tour Grise en totalité, ainsi que les sols correspondant à l'emprise de ses anciens fossés, compris dans un espace déterminé par une distance de 7,70 m à partir des murs de l'édifice, tels que délimités sur le plan annexé à l'arrêté (cad. N 218 à 221, 330 ; sur la place Saint-Laurent et la rue de la Tour-Grise, domaine public non cadastré) : classement par arrêté du 15 février 2016

Origine et histoire de la Tour Grise

La Tour Grise est le seul vestige du château fort de Verneuil-sur-Avre, édifié au XIIe siècle ; elle se dresse dans la commune nouvelle de Verneuil d'Avre et d'Iton (Eure), à l'extrémité de la ville, sur la rive gauche de l'Avre, à environ 300 mètres au sud de l'église de la Madeleine. Le château, fondé vers 1120 par le duc de Normandie Henri I er Beauclerc aux frontières du duché, fit rapidement de Verneuil l'une des places fortes de la Normandie, immédiatement entourée de remparts et de fossés. La place fut au cœur de conflits répétés : en 1135 elle prit le parti d'Étienne de Blois, entraînant le ravage des environs, et en 1152–1153 Louis VII y brûla les faubourgs. En 1169 Henri II renforça la frontière sud de la Normandie en édifiant plusieurs fortifications, dont Verneuil, et en 1173 Louis VII assiégea puis prit la ville après un mois de siège. En 1194 Richard Cœur de Lion releva les remparts et entra triomphalement dans la ville le 30 mai, tandis que Philippe Auguste mena plusieurs opérations avant de s'emparer de la place lors de la conquête de la Normandie. Après l'annexion de la Normandie au domaine royal, Philippe Auguste fit construire un second donjon, la « tour Grise », afin de surveiller la ville et accorda néanmoins des libertés municipales. Aux XIVe et XVe siècles la place changea plusieurs fois de mains : Philippe VI la donna à son frère Charles d'Alençon en 1336, elle fut pillée en 1356, conquise par les Anglais en 1417 puis disputée à plusieurs reprises pendant la guerre de Cent Ans. En 1449 Pierre de Brézé et ses hommes reprirent la ville par ruse; les défenseurs anglais se réfugièrent dans la tour Grise et se rendirent le 23 août, et Charles VII fit son entrée le 27 août 1449. Au XVIe siècle, la ville prit parti pour la Ligue en 1584 ; Henri IV la reprit en 1585, puis elle fut de nouveau emportée avant d'être reprise par le baron Pierre Rouxel de Médavy, qui se soumit au roi en 1594 tout en conservant la charge de capitaine. La « tour Grise », donjon philippien du XIIIe siècle, est une imposante tour de plan courbe, bâtie en poudingue ferrugineux, conservée sur une hauteur de 35 mètres avec des murs d'environ quatre mètres d'épaisseur. Séparée de l'enceinte et protégée par un ouvrage avancé appelé la Fauconnerie, elle était percée de deux portes, l'une tournée vers la ville et l'autre vers les remparts ; initialement voûtée, sa superstructure et ses étages ont été modifiés au XIXe siècle, période où l'on a refait son couronnement. Les chroniqueurs la décrivaient comme « très forte et imprenable » et elle servit fréquemment de dernier refuge aux défenseurs de la ville. Le reste du château, bordé par l'Avre et la route de La Ferté‑Vidame, n'a conservé aucun élément en élévation, mais une grande partie des fossés subsiste et, au nord et à l'est, ils sont encore alimentés par les eaux de l'Iton. On retrouve aussi quelques tours de flanquement du rempart, notamment la tour Saint‑André de plan carré ; la porte principale, dite de Tillières, a disparu, mais une entrée secondaire défendue par une tour subsiste dans l'angle sud‑est, dans l'enclos du couvent des bénédictines. Les anciens fossés ont été aménagés en promenades, avec des lieux connus localement tels que la « Gueule d'enfer » pour les fossés de la porte de Mortagne. La tour Grise, en totalité, ainsi que les sols correspondant à l'emprise de ses anciens fossés dans un périmètre de 7,70 mètres autour des murs, font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 15 février 2016.

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