Origine et histoire de la Tour Jacquemart
Située à Romans-sur-Isère (Drôme), la tour Jacquemart est une ancienne tour du premier rempart, construite en 1174 (XIe–XIIe siècles). Lors de l’édification d’un second rempart aux XIIIe–XIVe siècles, la porte de l’Aumône a été réaménagée. Au XIIIe siècle, les chanoines du chapitre de Saint-Barnard ont édifié, le long des murailles, la forteresse de Montségur pour se protéger des habitants avec lesquels ils étaient en conflit ; la tour, conservée, y a été intégrée et a servi de cachot de 1344 à 1835. En 1422, les consuls de la ville décidèrent d’y installer une horloge monumentale munie d’un automate marteleur, le Jacquemart ; la tour fut alors surélevée de 10 mètres et l’horloge inaugurée le 2 mars 1429. Le Jacquemart, mis en service en 1429, est placé à côté de la grosse cloche, sur un piédestal adossé à la face sud du campanile ; il mesure près de 2,6 mètres, a été sculpté dans le bois puis recouvert de zinc. Son costume a connu plusieurs variantes selon les régimes : lancier polonais sous le Premier Empire, troubadour sous la Restauration ; depuis plus d’un siècle, il porte l’uniforme des Volontaires de 1792 pour rappeler le rôle de Romans dans les prémices de la Révolution française. La tour, restaurée en 1884 puis en 2019, est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 11 mars 1963. D’une hauteur de 37 mètres, elle abrite l’un des plus grands Jacquemarts encore conservés parmi près d’une cinquantaine de villes françaises.
