Origine et histoire de la Tour Marguerite
La Tour Marguerite, anciennement appelée Tour au Febvre ou Grosse Tour, est la dernière tour conservée des fortifications d'Argentan, dans l'Orne en Normandie. Elle se situe au bas de la rue de la Vicomté, à l'angle nord‑ouest de l'enceinte, à l'endroit où les fossés étaient à sec. Au début du XIIe siècle, Henri I Beauclerc fit ériger à Argentan un puissant château‑fort qui devait asseoir son autorité dans une région troublée. Dans les siècles qui suivirent, la ville s'entoura d'une enceinte flanquée de tours et percée de portes ; de ces ouvrages, seule la Tour Marguerite subsiste. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les bourgeois firent raser la plupart des fortifications, à l'exception de cette tour. La tour prit son nom actuel au XVIIe siècle, peut‑être en lien avec Marguerite de Lorraine ou avec une femme qui y aurait été enfermée. Sous Louis XIV, elle servit de prison pour des filles jugées débauchées. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l'édifice fut utilisé comme dépôt municipal et, jusque dans les années 1930, comme cellule de dégrisement. La toiture fut détruite lors des combats de la bataille de Normandie et restaurée au début des années 1990. Aujourd'hui la tour sert de lieu d'exposition. Il s'agit d'une tour circulaire haute de 17 mètres et d'un diamètre d'environ 10 mètres, divisée en trois étages reliés par un escalier en vis. Le couronnement est en encorbellement, soutenu par de puissants corbeaux à trois ressauts entre lesquels s'ouvrent des mâchicoulis. La toiture pyramidale à pans, peut‑être datée du XVe siècle, était en tuile et sommée d'un épi de plomb. L'édifice est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 9 septembre 1965.