Origine et histoire de la Tour Rivalland
La Tour Rivalland, située au 40 rue Nicolas Rapin à Fontenay-le-Comte (Vendée), a été construite en 1881 par Gustave Rivalland, ancien officier de marine ayant longtemps vécu en Orient. Rivalland est manifestement l'auteur de la tour qui porte son nom, et elle forme un ensemble avec la maison voisine, construite par lui en 1883 selon les matrices cadastrales. La date de construction est notable en raison de l'emploi, alors peu courant, du béton — non armé — pour un tel ouvrage. Édifiée sur un soubassement en pierre de taille, la tour comporte huit niveaux, d'abord carrés puis octogonaux, et est surmontée depuis l'origine d'une cage de Faraday. Les niveaux inférieurs sont décorés de mosaïques représentant des roses, des licornes affrontées, des étoiles à huit branches, des arbustes épineux et des outils de maçon. La silhouette élancée de la tour a donné naissance à la légende selon laquelle elle chercherait à rivaliser avec la flèche de Notre-Dame ; cependant la construction semble surtout répondre à des motifs symboliques et ésotériques. Tant dans sa structure (nombre de niveaux, formes et disposition des ouvertures) que dans son décor, les allusions à la philosophie extrême-orientale se mêlent à des références à la franc-maçonnerie. Rivalland, qui avait de la sympathie pour la franc-maçonnerie, n'était pas affilié à une loge. La tour figure parmi les premiers monuments en France, et vraisemblablement dans le monde, réalisés à cette échelle en béton coffré. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes utilisèrent la tour et transformèrent la cage de Faraday en poste d'observation. En 1943, à la demande des autorités d'occupation, l'entreprise Bourgoin installa une lanterne destinée à surveiller à distance le Mur de l'Atlantique. La fille de Gustave Rivalland épousa le baron Latouche, et leur fils Pierre fit en 1949 don des biens familiaux au Collège Saint-Joseph, réunissant ainsi par la voie familiale deux propriétés autrefois concurrentes. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1984. La source principale d'information mentionnée est un affichage touristique in situ financé par le Rotary Club local.