Origine et histoire de la Tour romane
La tour romane de Puissalicon est un clocher de style roman lombard situé dans l'Hérault, en Occitanie, près du village de Puissalicon. Elle se dresse dans l'enceinte du cimetière communal, à environ 1 km à l'ouest du village, sur la route de Puimisson, non loin du Libron. De plan rectangulaire, la tour fut d'abord édifiée isolée avant d'être accolée à l'église du prieuré. Un petit prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye de Villemagne-l'Argentière y fut implanté et la tour devint le clocher de l'église appelée Beati Stephano de Pedano ou Saint-Étienne-de-Pézan. Les moines avaient abandonné l'église avant 1232, comme l'atteste un acte de cette année prescrivant au recteur de Puissalicon d'y dire la messe les dimanches et jours de fête. Le prieuré fut détruit pendant les guerres de Religion et le terrain entourant la tour devint cimetière après la Révolution française. La tour est classée au titre des monuments historiques depuis 1862. Construite en pierre de taille rehaussée d'incrustations en basalte, elle présente un décor où le basalte souligne les baies par une alternance de cubes de lave et de blocs de calcaire. La maçonnerie montre à certains endroits, notamment à la base, des traces d'opus monspeliensis. Haute de 26 mètres et large de 4,30 mètres, elle comprend plusieurs niveaux séparés par des cordons de pierre et est couverte d'un toit de tuiles rouges. Le rez-de-chaussée, aveugle, porte encore les marques de l'église gothique aujourd'hui disparue qui lui était accolée. Au-dessus, un étage aveugle est couronné d'une frise de dents de scie en basalte. Un autre niveau présente des baies géminées partiellement murées dont les claveaux alternent pierre brune et basalte noir. Les niveaux supérieurs sont ornés de fenêtres triples à double ébrasement, inscrites dans des bandes lombardes et flanquées de colonnes à chapiteaux géométriques; les arcs et les arcatures conservent là encore des claveaux alternant bruns et noirs. Chaque face du dernier étage est percée d'un grand oculus entouré d'un cordon de basalte, surmonté d'une frise de sept arcatures dite Cordon de Charlemagne et d'une frise de dents d'engrenage en basalte. Les murs portent de nombreux trous de boulin témoignant des échafaudages. Il reste peu de l'église du prieuré: à l'ouest de la tour, entre celle-ci et l'entrée du cimetière, subsiste un fragment d'arc ogival du XIIe siècle orné de moulures et de pointes-de-diamant. Au rez-de-chaussée de la face sud, qui était accolée à l'église, on observe une colonne engagée, un chapiteau massif et le départ de deux arcs en plein cintre moulurés.