Tour Vauban à Epiry dans la Nièvre

Tour Vauban

  • 58800 Epiry
Crédit photo : MRevillon - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

La tour (cad. A 192) : inscription par arrêté du 23 février 2010

Origine et histoire

La Tour Vauban est le vestige du château d'Épiry, située dans la commune d'Épiry (Nièvre), et inscrite aux monuments historiques depuis le 23 février 2010. Cette puissante tour rectangulaire, construite au début du XVe siècle par Pierre de Basso, s'élève sur quatre niveaux et un étage de combles ; chaque niveau comprend une salle unique et l'édifice était percé de petites baies et de canonnières. Au XVIIe siècle, des travaux, vraisemblablement menés à l'initiative de Vauban, ont ouvert de grandes baies régulières munies de coussièges et remplacé l'ancien escalier à vis par un escalier tournant à volées droites avec balustres en bois. Le donjon est intimement lié à la mémoire de Vauban : la famille de son épouse y résidait et Sébastien Le Prestre de Vauban s'y maria avec Jeanne d'Osnay le 25 mars 1660 ; le couple y vécut environ deux ou trois ans. Vauban fut rapidement rappelé au service du roi et ne revit sa femme que lors de brefs séjours ; en juin 1661, Jeanne mit au monde une fille, Charlotte, tandis que son mari se trouvait à Nancy. Charlotte épousa le 26 mars 1680, en l’église d’Épiry, Jacques-Louis de Mesgrigny ; leur fils Jean-Charles de Mesgrigny (1680-1763) hérita des papiers de Vauban, qui furent ensuite transmis à la famille de Louis Le Peletier de Rosanbo et sont aujourd’hui conservés au château de Rosanbo et microfilmés aux Archives nationales. Une plaque commémorative noire, posée sur ordre de Napoléon Ier, rappelle la mémoire du maréchal. Le château appartint successivement à Claude d'Osnay, baron d'Épiry, puis à Sébastien Le Prestre de Vauban, puis à Charlotte Le Prestre de Vauban et à son époux Jacques de Mesgrigny. Lors d'une visite en 1900, Georges Clemenceau décrivit la tour encastrée dans des bâtiments de ferme, présentant une masse grise percée de fenêtres, lucarnes et meurtrières ; il nota la présence de mâchicoulis, d'un grand fossé apparent, d'un souterrain partiellement dissimulé et, au sommet du donjon, d'une plateforme entourée de meurtrières. À l'intérieur, Clemenceau observa quatre étages de pièces nues désormais occupées par des produits de récolte, une menuiserie de chêne intacte, de grandes cheminées à colonnes, des plafonds à poutres et des fenêtres irrégulièrement agrandies à mesure que l'habitation s'adaptait à un usage moins défensif.

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