Origine et histoire des Tours Saint-Pierre-et-Saint-Paul
Les Tours Saint‑Pierre et Saint‑Paul de Louhans (Saône‑et‑Loire) sont les seuls vestiges de l'ancienne enceinte du XVIe siècle et ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 20 mars 1995. La tour Saint‑Pierre, restaurée par une association en 1998 alors qu'elle menaçait ruine, abrite aujourd'hui un lieu à vocation culturelle. La tour Saint‑Paul, en revanche, reste dans un mauvais état de conservation. Elle a été construite ou reconstruite à la fin du XVIIe siècle lors de la restauration d'une muraille en place depuis la fin du XIIIe siècle.
Vestige médiéval vraisemblablement daté du XVIe siècle, la tour Saint‑Pierre se situe sur le rempart nord de la ville et faisait partie des tours de garde implantées dans l'enceinte aux XIIe et XIIIe siècles. Une pierre gravée visible sur l'imposte porte l'inscription "La Tour Saint‑Pierre 1570", indiquant la date de sa reconstruction dans son état actuel ; cette pierre présente des traces de sculpture et des marques de martèlement qui auraient fait disparaître un blason pendant la Révolution. Présente sur plusieurs plans anciens, la tour reste mal documentée ; l'historien local Lucien Guillemaut évoque toutefois, en 1911, la tour Saint‑Pierre datée de 1570 et la reconstruction de la tour Saint‑Paul en 1668.
Au XXe siècle, la tour a abrité la boutique du dernier bourrelier de Louhans, accolée à la façade, puis, mise en vente en 1980 et restée invendue, elle a été abandonnée et s'est dégradée pendant une dizaine d'années. Une initiative privée de 1991 a lancé la campagne de sauvegarde et, en juillet 1993, l'Association pour la Reconnaissance des Témoignages à Sauvegarder, fondée par Jean Boussuge et André Petit, a installé son siège dans la tour. Le lieu a été ouvert au public dès 1994 lors des Journées du Patrimoine, et l'action culturelle liée à sa rénovation a commencé en 1995, année de l'inscription des deux tours à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
La démolition de la boutique qui masquait la façade a mis au jour l'état de quasi‑ruine, puis l'association a multiplié animations et évènements pour valoriser le site. Le chantier principal de restauration, supervisé par les services de l'État et réalisé par des entreprises locales, a débuté au printemps 1998 et la tour restaurée a été présentée au public le 16 juillet 1998 lors d'une reconstitution historique mettant en scène une attaque symbolique par la Compagnie des Archers Louhannais. Lors de la réfection intérieure en 1999, des vestiges gallo‑romains et des restes de l'ancien rempart ont été mis au jour ; ils témoignent, selon les fouilles, de l'activité d'un potier en l'an 52 av. J.-C. et sont désormais protégés par un plancher en bois. En 2001, le Conseil général de Saône‑et‑Loire a créé un Prix du Patrimoine dans lequel Jean Boussuge et son association ont reçu le premier prix dans la catégorie « Associations et particuliers, restaurations d'édifices ». La tour Saint‑Pierre se visite désormais lors d'ouvertures touristiques et accueille régulièrement expositions et manifestations organisées par l'association.
