Origine et histoire
La nécropole mégalithique du Bosc, située à la limite des communes de Masquières et de Tournon-d'Agenais (Lot-et-Garonne), rassemble plusieurs structures funéraires parfois désignées à tort « Alignements du Bosc », alors qu'il ne s'agit pas d'alignements et qu'aucun menhir n'y est répertorié. Connue localement sous le nom de Toumbos dels Djayans, elle s'étend sur environ 300 mètres et a été signalée dès 1842 par A. Ducourneau; au XIXe siècle l'abbé Barrère, J.-B. Gassies et Georges Tholin l'ont également mentionnée. Ces monuments ont fait l'objet de nombreuses fouilles et plusieurs objets en provenaient, dont deux couteaux en silex, des pointes de flèches barbelées et une épingle en bois conservés dans la collection du comte J. de Bonnal. D'après les notes de Georges Tholin, la nécropole comptait cinq monuments en 1877; des recherches menées en 1958-1959 par M. Humbert, R. Loubradou et M.-C. Cauvin ont étudié les deux édifices les mieux conservés et envisagé l'existence d'un sixième monument. Sur la base des observations de terrain et des études antérieures, l'ensemble se compose de sept monuments distincts : trois allées funéraires, deux tumuli, un amas pierreux et un édifice aujourd'hui disparu, connu uniquement par un croquis de Tholin. Le site a été inscrit au titre des monuments historiques le 17 avril 1952.
La première allée funéraire mesure 6,70 mètres de long et de 0,50 à 1,10 mètre de large selon un axe nord-est/sud-ouest ; elle est constituée de huit orthostates et son tumulus est encore partiellement visible. Les fouilles de 1958-1959 y ont livré cinq armatures tranchantes en silex, une canine de sanglier, huit dents d'animaux percées et huit perles, dont six en test de coquillage et deux en os. La seconde allée, orientée sud-est/nord-ouest, s'étend sur 6,50 mètres pour environ 0,85 mètre de largeur ; son tumulus est très érodé et l'allée était délimitée par cinq orthostates à gauche, deux à droite et une dalle de chevet. Deux orthostates du côté droit, visibles en 1877, ont disparu depuis, deux grandes dalles jointes formaient autrefois son pavement, et les fouilles de 1958-1959 ont révélé cinq armatures tranchantes en silex. La troisième allée, longue de 3,75 mètres et large de 0,80 mètre selon un axe sud-est/nord-ouest, est bordée par quatre orthostates à gauche et deux à droite ; elle n'a pas été fouillée lors de la campagne de 1958-1959 et Tholin n'en a indiqué que la longueur.
Les deux tumuli sont en grande partie excavés : le premier, orienté nord/sud et long de 4 mètres, conservait encore quelques dalles latérales en 1877 qui ont depuis disparu, et le second, orienté est/ouest, était plus imposant avec une longueur de 7 mètres pour 1,10 mètre de largeur. L'amas pierreux présent sur le site pourrait, selon M. Humbert, correspondre aux ruines d'un monument mégalithique. L'édifice disparu n'est connu que par les notes et le croquis de Tholin ; situé à environ 300 mètres à l'est des autres monuments, il correspondrait à une allée funéraire de 6 mètres de long et de 0,80 à 1,30 mètre de large, délimitée par dix orthostates latérales (sept à gauche, trois à droite) et une dalle de chevet.