Origine et histoire
Le dolmen de la Planche-à-Puare se situe à L'Île-d'Yeu, en Vendée. L'édifice a fait l'objet de fouilles par Augustin Auger en 1883 puis par Marcel Baudouin en 1909 et il est classé au titre des monuments historiques. Il s'agit d'un dolmen à couloir transepté, comparable aux dolmens visibles à Pornic, dont le couloir s'ouvre au sud-est et dessert trois chambres. La chambre principale était recouverte de deux tables de couverture : l'une est restée en place, l'autre, beaucoup plus grande, a été déplacée par Auger et repose désormais sur le côté ouest de la chambre. Chaque cellule secondaire possède sa propre table de couverture et la dalle recouvrant le couloir, à la jonction des trois chambres, ne repose pas sur des orthostates mais sur les tables des chambres secondaires, ce qui donne une hauteur sous plafond d'environ un mètre à cet endroit. La cellule nord-ouest est plus basse et une grande dalle gît à l'ouest de l'ensemble ; Baudouin l'a assimilée de manière arbitraire à un menhir. Deux orthostates perpendiculaires, au niveau du passage vers la chambre terminale, réduisent l'entrée à 0,56 m de largeur, dispositif qui permettait de fermer l'entrée par une dalle transversale, fermeture encore signalée par Auger ; un système analogue existe dans le dolmen du Riholo. L'axe de la chambre terminale est légèrement décalé vers le nord par rapport à l'axe du couloir et, selon Auger, le sol à la croisée du transept était dallé de pierres plates. Toutes les dalles sont en orthogneiss, alors que de larges filons de quartz et d'aplite se trouvent à proximité, choix qui semble délibéré, et une partie du cairn dolménique était encore visible lors des fouilles d'Auger, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Sous le dallage de la croisée du transept, Auger mit au jour une quantité d'ossements humains, surtout des os longs (tibias, fémurs, humérus), disposés avec soin dans le sens de la longueur et sans mobilier associé. La cellule latérale nord-ouest, fermée par une pierre plate haute de 0,55 m, recelait, sous une couche de sable de 0,30 m, un dallage de galets sur lequel reposait un squelette couché sur le côté droit, la tête orientée au nord, d'une hauteur de 1,63 m ; des pierres placées sous la tête, la colonne vertébrale et le bassin le maintenaient, et un petit anneau en os d'environ 3 cm de diamètre fut retrouvé près du cou ainsi que des ossements d'animaux. Sous ce dallage furent aussi découverts d'autres ossements humains correspondant à deux individus dont les crânes avaient été enfouis dans une excavation creusée dans la roche. L'autre chambre latérale contenait des ossements disposés en quatre couches superposées séparées par un dallage de pierres plates et le mobilier archéologique comprenait de petits cailloux ronds, des silex taillés en biseau, quatre galets à encoche identifiés comme pierres à filet, des coquillages, des tessons de céramique et un petit vase entier de forme grossière, monté au colombin, d'environ 11 cm de hauteur sur 10 cm de large, en pâte brun-noirâtre non cuite contenant des paillettes de mica et de quartz, avec deux empreintes de céréales dans la pâte ; ce vase a été rattaché à la culture campaniforme. L'ensemble du mobilier fut déposé au Musée Dobrée en 1899 et étudié par Baudouin en 1914, qui identifia notamment trois dents de cachalot et observa que certains os humains portaient des traces de travail post-mortem (encoches, entailles, stries, grattage), estimant que le dolmen avait accueilli une douzaine d'inhumations. Auger décrivit également un amas coquillier situé au sud, à environ quatre mètres en avant de l'entrée, d'une épaisseur de 0,30 à 0,50 m, composé de patelles, bigorneaux et moules, contenant des ossements d'animaux, quelques silex non façonnés et des tessons de céramiques non décorées.