Origine et histoire des Trois Menhirs de la colline de Treimes
La Cham des Bondons est un plateau calcaire d'une dizaine de kilomètres carrés, situé au sud‑ouest du mont Lozère, dans le parc national des Cévennes (département de la Lozère), à une dizaine de kilomètres de Florac. Ce plateau, dont le nom provient de l'occitan cham (« plateau ») et de la proximité du village des Bondons, abrite une des plus importantes concentrations mégalithiques d'Europe : quelque 154 menhirs y sont recensés, derrière seulement les alignements de Carnac. Le plateau présente aussi des particularités géologiques, comme le Puech d'Allègre et le Puech de Mariette, buttes marno‑calcaires réputées pour leurs fossiles et entourées de strates dolomitiques ; la tradition locale leur attribue une origine légendaire liée à Gargantua. Au sud, une faille a ouvert un aven donnant accès à la grotte de Malaval, connue depuis l'Antiquité et explorée scientifiquement à partir des années 1950. Le premier inventaire des menhirs fut dressé par le docteur Charles Morel dans les années 1940, puis complété dans la seconde moitié du XXe siècle par Gilbert Fages ; beaucoup de monolithes découverts couchés ont été relevés au cours d'opérations menées dans les années 1980‑1990 par la DRAC Occitanie et le parc national des Cévennes. Les menhirs ont été taillés dans du granite alors que les sites d'implantation sont calcaires, ce qui implique un transport depuis des carrières repérées, notamment au lieu‑dit Fontpadelle où Morel a décrit au moins cinq dalles inclinées prêtes à l'acheminement ; une seconde carrière, de moindre importance, existe au Pranleri. Sur le site de Fontpadelle, un grand bloc de granite a perdu un fragment qui servit ultérieurement à dresser une stèle en mémoire des sœurs Dupeyron, deux institutrices victimes d'une tourmente de neige en 1941. Les menhirs locaux sont le plus souvent fusiformes, aux arêtes polies, avec des sommets en ogive ou en cône légèrement aplati. Le groupe de la colline de Treimès, le plus oriental de la Cham des Bondons, se compose de trois menhirs disposés de part et d'autre d'une colline ; le plus imposant mesure 4 m et son poids est estimé à 6 tonnes. Les trois monolithes de Treimès sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 5 juin 1941.