Origine et histoire de la Tuilerie des Combes de Punay
L'ancienne tuilerie des Combes de Punay est une tuilerie et scierie du XIXe siècle située au lieu-dit des Combes de Punay à Malbrans (Doubs). Elle a été établie peu avant 1845 par Charles Guyot de Vercia et mise en service en 1846. Un arrêté préfectoral de 1846 autorisa l'installation d'une machine à vapeur, qui fut installée en août dans un local adossé au séchoir et pourvue d'une cheminée de section carrée. La machine, construite par la maison Rauch (Paris) et d'une puissance de trois chevaux, entraînait notamment le broyeur et la mouleuse ; sa bielle et son système de transmission auraient été modifiés en 1876 par Marion et Compagnie. Le site comprend, outre le logement, un hangar de stockage du bois, un vaste bâtiment abritant l'atelier de façonnage et le hangar de séchage, le local de la machine à vapeur avec sa cheminée en moellons calcaires, ainsi que les fours. La carrière de marne, située au sud de l'atelier de l'autre côté de la route départementale, alimentait le broyeur à cylindres lisses. L'équipement comprenait une mouleuse-étireuse à hélices avec différentes filières, un chariot découpeur et une presse à rabattre manuelle ; seuls le broyeur et la mouleuse étaient entraînés par la vapeur via une transmission par courroies, reliés par un convoyeur. Une machine à fabriquer des tuiles mécaniques avait été installée avant 1913. La tuilerie a progressivement cessé la production de tuiles au XXe siècle (les sources évoquent des dates autour de 1930–1934 ou 1940), tandis que la scierie, dotée d'un châssis de scie vertical à lames multiples fabriqué par les établissements Pouguet et vraisemblablement installé vers 1900, a fonctionné jusqu'en 1965. La cuisson se faisait dans deux fours chauffés au bois — seul celui de l'ouest était en service au début du XXe siècle —, la contenance du four étant de 25 000 tuiles et 4 000 à 5 000 briques, et la cuisson durant cinq jours. La fabrication nécessitait environ quatre personnes ; la scierie requérait deux ouvriers ; en 1883 l'effectif était de huit hommes, deux femmes et deux enfants. Une étude de 1979 a relevé six modèles de tuile plate marqués Lapoire, Firmin Mourot ou Combes de Punay, deux modèles de tuile mécanique, trois modèles de brique creuse, deux de brique pleine, ainsi qu'un hourdis, un drain et un conduit à fumée. L'établissement comprenait également un four à chaux, aujourd'hui disparu, construit à l'est de l'atelier et utilisant le calcaire extrait au-dessus de la carrière. Après la mort de Charles Guyot de Vercia en 1864, la tuilerie fut léguée à l'hôpital d'Ornans ; elle passa ensuite entre diverses mains — Charles Joseph (Georges ?) Lapoire vers 1870, Gabrielle Augustine Vieux vers 1877 — et fut achetée en 1884 par Firmin Mourot, qui y annexa la scierie. À la mort de Firmin en 1913, ses fils poursuivirent l'activité ; deux d'entre eux trouvèrent la mort pendant la Première Guerre mondiale et André Mourot, associé à ses deux sœurs, prit la succession en 1920. Le matériel de la tuilerie (machines, moules et filières) fut vendu à la cessation des activités, mais le châssis de scie est resté en place. L'ensemble des bâtiments et le matériel subsistant ont été inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par l'arrêté du 31 juillet 1979. Des campagnes de restauration ont été menées entre 1979 et 1988, mais certaines parties ont souffert d'un manque d'entretien : le magasin nord menaçait ruine et des effondrements sont survenus en décembre 2017 puis en juillet 2023. En 2002, la DRAC, le conseil général du Doubs et la communauté de communes du Pays d'Ornans ont accordé des subventions pour aider à la restauration, aide dont les modalités ont évolué depuis 2012 en raison des règles sur la participation publique aux travaux des particuliers. L'ensemble, agencé en H avec deux bâtiments parallèles reliés par un corps transversal, comprenait logis, kiosque à toit en pavillon, entrepôt en torchis, atelier de fabrication et de séchage, salle des machines et bâtiments abritant les fours à chaux surmontés d'une cheminée carrée.