Patrimoine classé

L'atelier de menuiserie, avec les peintures qu'il renferme (cad. KI 17) : classement par arrêté du 2 novembre 1993 - Le bâtiment principal dénommé "Les Milles 1", en totalité ; les espaces libres ayant servi de cours pour le camp ; les façades et toitures des bâtiments annexes d'accueil et autres bureaux, dénommés ainsi : la maison du concierge, le bureau du commandant, les anciens ateliers à l'exception du réfectoire classé, le bâtiment avec le transformateur, le bâtiment le plus à l'est ; le chemin des déportés (cad. KI 18) : inscription par arrêté du 23 février 2004

Origine et histoire

La Tuilerie des Milles est une ancienne tuilerie-briqueterie construite au XIXe siècle et reconstruite vers 1912 après un incendie. Réquisitionnée puis transformée en camp d'internement de 1939 à 1943, elle se situe au hameau des Milles sur la commune d'Aix-en-Provence. À l'origine camp de regroupement pour ressortissants allemands et autrichiens opposés au nazisme, elle accueillit en 1939-1940 des artistes tels que Max Ernst et Hans Bellmer, auteurs des peintures murales du réfectoire. De la fin 1940 à mars 1943, la tuilerie servit d'internement aux personnes raflées à Marseille et devint un point de départ pour les déportations vers Auschwitz pendant l'été 1942. Plusieurs convois organisés en août et septembre 1942 transférèrent plus de deux mille Juifs vers Drancy puis vers Auschwitz. Les autorités allemandes réquisitionnèrent le site en décembre 1942 ; le camp cessa définitivement ses fonctions et fut transformé en dépôt de munitions en mars 1943. Pendant l'internement, de nombreux artistes, intellectuels et scientifiques — parmi eux des écrivains, musiciens, peintres et lauréats de prix Nobel — produisirent une abondante création, près de 350 œuvres et de nombreux graffitis et décorations murales. Après la guerre, l'usine reprit son activité industrielle puis fusionna en 1973 avec d'autres tuileries ; elle est aujourd'hui désaffectée. Les premières initiatives de mémoire apparurent progressivement : des mesures de protection furent prises dans les années 1980-2000, la salle des peintures murales a été sauvegardée et restaurée, et l'ensemble du site inscrit au titre des Monuments historiques. Un comité de sauvegarde et des associations se mobilisèrent, la restauration des peintures murales fut réalisée et une fondation dédiée à la mémoire et à l'éducation fut créée en 2009. Le Site-Mémorial du Camp des Milles, ouvert au public le 10 septembre 2012, regroupe le musée installé dans l'ancienne tuilerie, la salle des peintures et le wagon-souvenir. Conçu autour de volets historique, mémoriel et réflexif, il présente expositions et ressources pédagogiques, accueille de nombreuses classes et mène des actions de formation. Lieu parmi les rares témoins préservés des internements et des déportations en France, il vise à rendre hommage aux victimes et à promouvoir l'éducation contre l'antisémitisme, le racisme et la xénophobie.

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