Tumulus d'Er Grah à Locmariaquer dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Tumulus

Tumulus d'Er Grah à Locmariaquer

  • Er-Grah-Elevatum
  • 56740 Locmariaquer
Tumulus dEr Grah à Locmariaquer
Tumulus dEr Grah à Locmariaquer
Tumulus dEr Grah à Locmariaquer
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Tumulus dEr Grah à Locmariaquer
Crédit photo : Kamel15 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Préhistoire

Patrimoine classé

Tumulus (cad. N 775, 776) : classement par décret du 16 janvier 1935

Origine et histoire du Tumulus d'Er Grah

Le tumulus d'Er Grah est un monument néolithique situé à Locmariaquer, dans le Morbihan, sur le même site mégalithique que le Grand menhir brisé et la Table des Marchand. Monument de dimensions exceptionnelles, il est resté largement méconnu jusqu'aux fouilles de 1991. Au XIXe siècle, on ne connaissait du site que la chambre visible et les archéologues n'avaient pas clairement identifié l'ensemble du tumulus ; W. C. Lukis en a dressé un croquis vers 1864, mais celui-ci exagère fortement la largeur (61 m). En 1908, Zacharie Le Rouzic fouille surtout la chambre et explore rapidement les extrémités nord et sud ; d'après sa description, l'extrémité nord était alors intacte et, vers 1933, elle fut exploitée comme carrière, d'où le nom de la parcelle cadastrale Er Vinglé. Le tumulus d'Er Grah est classé au titre des monuments historiques depuis le 16 janvier 1935. Endommagé et envahi par la végétation, le site tombe progressivement dans l'oubli et la partie sud est arasée en 1971 pour être transformée en parking. L'ensemble du site — Grand menhir, tumulus et Table des Marchand — fait l'objet d'une fouille complète entre 1986 et 1994, et le monument tel qu'on le voit aujourd'hui résulte de la dernière restauration effectuée en 1992.

Le tumulus mesure 140 m de long et résulte de plusieurs phases de construction précédées d'une activité pré-mégalithique marquée par l'existence de foyers. Vers la fin du VIe millénaire av. J.-C., plusieurs fosses sont creusées ; dans l'une d'elles, deux bovins de grande taille, domestiqués mais proches de l'aurochs, sont enterrés au cours du troisième quart du Ve millénaire av. J.-C. après un rituel complexe au cours duquel les animaux ont été écorchés et partiellement décharnés. Une pointe de flèche est retrouvée fichée entre les côtes d'un des bovins, un vase complet attribué à la culture Castellic gît au sommet de la structure, et dix perles en variscite ont été dispersées volontairement sur plusieurs mètres carrés à la surface du sol en dehors de toute structure funéraire.

La première phase de construction aménage une chambre dans une dépression du socle rocheux, dont les parois sont renforcées par des murets en pierres sèches et deux dalles verticales ; la chambre, de plan trapézoïdal (4 m de long, 2,60 m de large côté ouest et 1,80 m côté est), avait un sol dallé et était couverte par une grande dalle en orthogneiss qui pourrait provenir du débitage d'un ancien menhir de l'alignement voisin. Cette chambre est incluse dans un cairn circulaire d'environ 10 m de diamètre, ceinturé par deux murs de parement et laissant un accès ouvert vers l'est. Dans une seconde phase, la chambre est englobée par un cairn trapézoïdal de 45 m de long sur 20 m de large, orienté nord-sud et constitué exclusivement de moellons de granite ; construit en deux étapes, ce cairn voit la seconde étape condamner l'accès à la chambre. Une troisième phase ajoute deux extensions, au nord et au sud, portant la longueur totale à environ 80 m et allongeant fortement le tumulus en direction du Grand menhir ; ces extensions comportent un noyau de limons fins consolidé intérieurement par une structure en clayonnage de bois et soutenu extérieurement par des massifs à parement sur les côtés. Un bloc angulaire de granite marque l'angle sud-ouest de l'extrémité sud et un fragment de dalle en orthogneiss a été remployé dans le parement ; les vestiges indiquent que ces extensions n'ont probablement jamais dépassé 2 m de hauteur et que la dalle de couverture de la chambre est restée visible en surface. L'orientation générale du tumulus semble axée sur le Grand menhir, son extrémité sud venant s'achever à son pied, ce qui suggère que le menhir était alors encore debout, mais la présence de blocs d'orthogneiss dans le tumulus laisse aussi entendre que l'alignement était déjà en cours de démantèlement.

Liens externes