Tumulus de champ Châlons à Courçon en Charente-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Tumulus

Tumulus de champ Châlons à Courçon

  • Le Bourg
  • 17170 Courçon
Tumulus de champ Châlons à Courçon
Tumulus de champ Châlons à Courçon
Tumulus de champ Châlons à Courçon
Tumulus de champ Châlons à Courçon
Crédit photo : Tux-Man - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Tumulus B et C de Champ-Châlon (cad. B 3) : classement par arrêté du 6 août 1992

Origine et histoire du Tumulus de champ Châlons

Les tumuli de Champ-Châlon forment un ensemble de sept monuments néolithiques répartis en deux nécropoles au nord de la forêt de Benon ; la nécropole dite Champ Châlon I comprend cinq tumuli (A à E) et seule celle-ci a été fouillée, les datations au radiocarbone situant l'utilisation des monuments entre le Ve et le IVe millénaire av. J.-C. Découverts par Frédéric Bouin à la fin du XXe siècle, les tumuli de Champ Châlon I ont été fouillés sous la direction de Roger Joussaume et Robert Cadot entre 1980 et 1986 ; les tumulus B et C sont classés au titre des monuments historiques. Les monuments d’A, C et D sont de forme allongée et entourés de fossés sur les côtés longs, tandis que les tumuli B et E sont plus bas et ne présentent pas de fossé apparent.

Le tumulus B, situé à environ 20 m à l’est du tumulus A, a la forme d’un trapèze très allongé d’environ 15 m de long pour 8 m de large côté est et 6,70 m côté ouest ; il renferme deux chambres quadrangulaires, B1 et B2, chacune placée dans son propre cairn circulaire, signe d’une construction en deux temps, et devait atteindre à l’origine 2,50 à 3 m de hauteur. La chambre B1 est enfermée dans un cairn de 8,60 m de diamètre à double parement ; l’accès se faisait par un couloir désaxé ouvrant au sud, long d’environ 3 m et large de 0,8 à 1 m, avec un dallage sommaire en opus incertum ; la chambre rectangulaire mesure 2,60 m sur 2,30 m, ses côtés alternant petits orthostates et murets en pierres sèches, et le sol est dallé de plaquettes calcaires ; la couverture devait être réalisée par encorbellement. L’étude des dents retrouvées (131) indique la présence de sept à huit individus, dont deux enfants, et une datation radiocarbone place leur dépôt entre 4336 et 4005 av. J.-C. Le mobilier est limité : deux armatures de flèches tranchantes, un fragment pouvant être une aiguille ou une épingle en os, et des tessons de deux coupes à socle décorées trouvés à l’extérieur de la chambre.

La chambre B2, extension orientale du tumulus, présente un plan légèrement trapézoïdal (2,70 m côté est, 2,50 m côté ouest) et se distingue par l’emploi exclusif d’orthostates jointifs pour délimiter ses parois ; son sol est dallé et elle était également couverte par encorbellement. Le couloir d’accès, long d’environ 3 m et large de 0,90 m, est délimité par plusieurs orthostates et fermé côté extérieur par un muret se confondant avec le parement ; le passage à la chambre est marqué par une porte en hublot de 0,80 m de diamètre taillée dans deux dalles jointives. La datation radiocarbone situe l’utilisation de B2 entre 3973 et 3787 av. J.-C. ; les 102 dents retrouvées correspondent à six individus et deux molaires portent une usure en gorge attribuée à une abrasion par un brin végétal circulaire, ce qui a fait émettre l’hypothèse d’un métier du vannage ou de la cordonnerie. Le mobilier comprend quatre armatures tranchantes, quelques éclats et lames, huit fragments de lamelles en défense de sanglier dont deux perforées, trois fragments d’épingles en os et des tessons d’un vase-support cylindrique non décoré.

Le tumulus C, trapézoïdal et long d’environ 25 m pour des largeurs de 10,60 m à l’est et 9,50 m à l’ouest, reprend une structure comparable à celle du tumulus A : un petit dolmen à l’est, une masse alvéolaire centrale et un cairn quadrangulaire à parement enveloppant l’ensemble. La chambre ovale, d’environ 2 m sur 1,80 m, était délimitée par cinq orthostates (trois reconnus par leurs fosses d’implantation et deux brisés sur place) et reposait sur des vestiges de dallage ; elle était couverte par encorbellement et accessible par un couloir en pierres sèches de 2,70 m de long sur 1 m de large qui ouvre à l’est, son entrée étant marquée par deux petites dalles verticales. Autour de la chambre s’organise une structure alvéolaire bâtie en rangs successifs de part et d’autre d’une arête centrale en pierraille, les alvéoles étant comblées de cailloutis mêlé de terre, et tous les matériaux proviennent des carrières situées de part et d’autre du monument ; l’ensemble était ceinturé par un mur de parement soigné pouvant atteindre 1 à 1,20 m de hauteur.

La chambre du tumulus C a livré les restes de sept individus, dont trois enfants, et le couloir contenait le squelette en position fléchie d’un individu de plus de soixante ans ; les datations radiocarbone associent les ossements de la chambre à la période 3957–3707 av. J.-C. et ceux du couloir à la période 3939–3654 av. J.-C. Le mobilier se réduit à un fragment de vase-support décoré de triangles et de pointillés ; ailleurs dans le tumulus, des ossements ont été placés dans des fosses aménagées dans la partie supérieure de la masse tumulaire, et la fouille de la carrière sud a livré quelques tessons, un couteau et un fragment de hache polie en silex ainsi qu’une petite pendeloque en roche verte. Une hache polie en dolérite de type Plussulien, en parfait état, découverte à plat près du parement nord‑est et recouverte de pierres, semble constituer un dépôt intentionnel.

À environ 600 m au sud‑est, la nécropole Champ Châlon II comprend deux tumuli non fouillés, également entourés de fossés sur leurs longs côtés ; ils mesurent respectivement 32 m par 11 m pour le tumulus A et 26 m par 13 m pour le tumulus B, avec des hauteurs modestes et une orientation générale nord‑ouest/sud‑est.

Liens externes