Tumulus du Mané-Lud à Locmariaquer dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Tumulus

Tumulus du Mané-Lud à Locmariaquer

  • Le Nélud
  • 56740 Locmariaquer
Tumulus du Mané-Lud à Locmariaquer
Tumulus du Mané-Lud à Locmariaquer
Tumulus du Mané-Lud à Locmariaquer
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Tumulus du Mané-Lud à Locmariaquer
Tumulus du Mané-Lud à Locmariaquer
Tumulus du Mané-Lud à Locmariaquer
Crédit photo : Jean-Charles GUILLO - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Tumulus avec dolmen du Mané-Nélud (cad. C 711) : classement par liste de 1889

Origine et histoire du Tumulus du Mané-Lud

Le tumulus du Mané-Nélud, dit aussi Mané-Lud, est un tumulus mégalithique situé à Locmariaquer, dans le Morbihan. Il fait partie de l’ensemble mégalithique de Locmariaquer, connu dès le XVIIIe siècle et visité par le président de Robien, qui y voyait d’anciennes tombes gauloises. Le site a été fouillé par René Galles et Alphonse Mauricet en 1863-1864 ; L. Davy de Cussé a dressé un plan et publié le premier corpus des signes gravés, puis Zacharie Le Rouzic a conduit une nouvelle fouille. L’État a acquis le monument et il a été inscrit sur la liste des monuments historiques. Le toponyme a varié (Mané Helleu, Mané Nélud, etc.) ; Mané signifie « butte » et Lud dérive probablement du superlatif breton Uhelan, « très haut ».

Le tumulus, de forme oblongue, mesure environ 80 m de long, 50 m de large et 5,50 m de hauteur, avec un grand axe orienté est-ouest ; sa masse est décrite par Galles comme un empilement de couches de vase représentant un volume d’environ 10 000 m3. Dans la partie occidentale se trouve un dolmen à couloir : le couloir mesure 10,35 m de long et 1 à 1,50 m de large, il s’ouvre au sud mais son entrée est en partie obstruée par une construction moderne. La chambre, délimitée par vingt-trois orthostates et couverte de cinq tables, mesure 3,60 m sur 2,95 m pour une hauteur moyenne sous dalle de 1,70 m ; certaines dalles de la chambre et du couloir sont doublées par une seconde rangée de blocs. Le sol du couloir est recouvert, à son extrémité nord, d’une grande dalle plane de 2 m sur 0,90 m et 0,40 m d’épaisseur, sous laquelle Galles a observé une cavité de 0,40 m sur 0,80 m comblée de terre. Le sol de la chambre est occupé par une unique dalle en forme d’ogive.

Dès 1863, plusieurs dalles du couloir et de la chambre ont révélé des gravures, parmi les plus célèbres du corpus mégalithique européen et toujours discutées. Huit orthostates portent des signes variés : l’orthostate n°1 comporte une gravure longtemps prise pour une « hache-charrue » mais interprétée par Serge Cassen comme la représentation d’un cachalot réaliste ; l’orthostate n°1A, situé dans l’angle droit au fond de la chambre, montre quatre jugiformes emboîtés que Cassen associe à un groupe d’oiseaux en vol. L’orthostate n°2, fortement altéré et peut‑être réemploi d’un menhir, présente plusieurs motifs alignés, dont un signe quadrangulaire, des crosses opposées, des jugiformes imbriqués, un signe rayonnant, une forme en croissant assimilée par Cassen à un bateau et une lame de hache triangulaire. L’orthostate n°6 offre le décor le plus varié avec des croix, jugiformes, haches emmanchées, croissants ou bateaux, quadrilatères et signes en U traversés d’une barre. Les orthostates n°16, n°17, n°19 et n°21 comportent d’autres ensembles de signes — crosses, traits verticaux, jugiformes, quadrilatères, cruciformes, haches et formes en croissant — l’orthostate n°21 étant probablement un ancien menhir gravé de quatorze signes disposés en oblique.

Dans la partie orientale du tumulus, Galles a mis au jour une seconde construction marquée par un petit alignement de blocs juxtaposés long d’environ 12 m et orienté nord-sud ; cinq blocs septentrionaux étaient surmontés chacun d’un crâne de cheval. Cet alignement était prolongé au nord par une assise de pierres plates et complété par une seconde ligne de pierres dressées à 2,60 m à l’ouest, l’ensemble délimitant un espace ovale d’environ 40 m de long sur 18 m de large, recouvert d’un dallage en pierres sèches de 0,40 m d’épaisseur. Cet espace comprenait un cairn intérieur d’un rayon de 10 m et d’une hauteur de 2,60 m, qui contenait un coffre funéraire en pierres sèches mesurant 2,25 m de long, 1,25 m de large et 1,10 m de haut.

Sur le plan archéologique, Galles a recueilli des ossements humains dans le coffre du cairn oriental, certains carbonisés ; l’étude de Mauricet conclut qu’ils correspondent à au plus deux individus incinérés en extérieur. Des ossements d’animaux, notamment de cheval, ont été trouvés à l’extérieur du cairn et montreraient une forte incinération. Le matériel issu des fouilles, surtout celles de Le Rouzic, comprend fragments de vases variés (grossiers, à rebord, calciformes ornés), instruments lithiques (lames, grattoirs, éclats, fragments de silex), pointes de flèche à pédoncule et ailerons ainsi qu’une pointe triangulaire, une rondelle en granite, galets, charbons de bois, ossements humains et animaux, et éléments de parure tels qu’un grain de collier en jaspe, 26 perles en callaïs, une perle en matière blanche, deux fragments d’écailles de tortue, trois bandelettes d’or aux extrémités percées et deux fragments plats en or. Ces découvertes confirment l’ancienneté et l’importance du site dans le corpus mégalithique régional.

Liens externes