Tumulus du Poulguen à Penmarch dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Tumulus

Tumulus du Poulguen à Penmarch

  • Rue du Tumulus de Poulguen
  • 29760 Penmarch
Tumulus du Poulguen à Penmarch
Tumulus du Poulguen à Penmarch
Tumulus du Poulguen à Penmarch
Tumulus du Poulguen à Penmarch
Tumulus du Poulguen à Penmarch
Crédit photo : BernardM - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Tumulus sur galerie dolménique du Poulguen (cad. ZH 176) : classement par décret du 10 novembre 1921

Origine et histoire du Tumulus du Poulguen

Le tumulus du Poulguen, situé à Penmarc'h dans le Finistère, est un dolmen classé monument historique en 1921. Au XIXe siècle, il était surmonté d'un calvaire et, en raison de sa proximité avec la côte, servait d'amer. Il a fait l'objet de fouilles en septembre 1861 par Armand René du Châtellier, en 1902 par A. Martin, en 1927 par l'équipe du musée préhistorique finistérien, et d'une exploration interrompue en 1948 par Pierre-Roland Giot en raison de risques d'éboulement. Le tumulus est aujourd'hui endommagé sur les trois quarts de sa circonférence par des prélèvements successifs de terre et de pierres ; à l'origine il mesurait 40 m de diamètre pour 8 m de hauteur et se composait d'un amas de pierres et d'argile. Il englobe un dolmen à couloir en T ouvrant à l'est/nord-est, dont la chambre est précédée d'un long couloir dont la moitié nord a été totalement démantelée par la récupération des dalles. Le couloir mesurait à l'origine 14 m de long et sa largeur variait d'environ 2,30 m côté extérieur à 1,30 m côté chambre ; subsistent quatre orthostates d'un côté et cinq de l'autre, intercalés de petits murets en pierres sèches, et la couverture est assurée par trois tables de 2,00 m, 2,90 m et 2,15 m, avec une hauteur sous plafond de 1,40 m. Le dernier pilier à gauche avant la chambre porte une gravure en creux composée de cinq traits verticaux de longueurs inégales réunis en haut par un trait curviligne, ainsi qu'une cupule. L'entrée de la chambre est encadrée par deux pierres sur 0,90 m de largeur ; la chambre présente une forme rectangulaire dont la partie occidentale mesure 9 m de long pour 1,50 à 1,60 m de large. Sur le plan dressé par Martin, la partie orientale ne mesurerait que 2 m et semblerait fermée par une dalle, mais l'exploration de Giot a montré que cette partie a été largement endommagée par l'ouverture d'une carrière dans le tumulus, entraînant l'effondrement de sa couverture. La chambre complète paraît composée de deux parties symétriques de part et d'autre de l'entrée, et la structure située à l'est, décrite par Martin comme un « coffre », correspondrait à la prolongation de la seconde partie désormais séparée et inaccessible ; ses parois sont aussi constituées d'orthostates et de petits murets en pierres sèches. Selon L'Helgouach, le monument combine des caractéristiques des dolmens à couloir, par la présence d'un couloir et d'une chambre bien différenciés, et des allées couvertes, par l'allongement et les proportions générales de la chambre. Lors de la fouille de du Châtellier, la partie intacte du couloir et la chambre étaient remplies d'une couche de terre noire fine, non remaniée, d'environ 1,10 à 1,30 m d'épaisseur, ce qui laisse supposer que la tombe n'avait pas été violée ; aucun mobilier n'a été retrouvé dans le couloir. La couche archéologique de la chambre contenait des débris de bois, des ossements et des cendres ; du Châtellier en conclut que les restes incinérés et les objets funéraires avaient été déposés sur un plancher en madriers fendus reposant sur un lit de pierres. Il recueillit une quinzaine de tessons d'une poterie grossière à pâte noirâtre et parois minces, une fusaïole en terre cuite, un mortier en pierre et un fragment de tuile romaine. Dans l'extrémité effondrée dite « coffre », Martin mit au jour une grande quantité de cendres et de débris d'ossements correspondant à l'incinération de plusieurs individus, ainsi qu'un petit mobilier funéraire comprenant un vase brisé de type « pot de fleur » de facture grossière et une lame en silex de type Grand-Pressigny finement retouchée longue de 13 cm. Un petit mobilier lithique comprenant trois haches polies (dont deux en dolérite), des grattoirs, lames et éclats de silex, découvert dans des circonstances imprécises, provient également du monument. La datation au radiocarbone d'un morceau de bois recueilli par du Châtellier situe un niveau autour de 1600 av. J.-C., tandis qu'un charbon de bois prélevé par Martin dans le « coffre » donne une datation autour de 500 av. J.-C. D'après L'Helgouach, le mobilier est apparenté à la culture Seine-Oise-Marne et la datation vers 1600 av. J.-C. indiquerait le maintien tardif d'un groupe mégalithique au Bronze ancien ; le site a par ailleurs été réoccupé plus tardivement, comme l'attestent la datation du charbon et des artefacts ainsi que des réaménagements d'époque gallo-romaine.

Liens externes