Tumulus Saint-Michel à Carnac dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine Celtique Tumulus

Tumulus Saint-Michel à Carnac

  • Chemin du Tumulus
  • 56340 Carnac
Tumulus Saint-Michel à Carnac
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Tumulus Saint-Michel à Carnac
Crédit photo : Haubi - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Le tumulus-dolmen : classement par liste de 1889

Origine et histoire du Tumulus Saint-Michel

Le tumulus Saint-Michel est un tumulus néolithique situé à Carnac, près du golfe du Morbihan en Bretagne; il constitue l'archétype du « tumulus carnacéen » et renferme plusieurs structures funéraires de types divers, dont chambres dolméniques et coffres. Le caveau central, découvert en 1862, a livré un mobilier funéraire riche; en juillet 2025 le site a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au sein du bien des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan.

Le tumulus fut également le théâtre d'un combat entre chouans et républicains lors de l'expédition de Quiberon. En 1862, la Société polymathique du Morbihan obtint l'autorisation de fouiller et confia les travaux aux frères René et Louis Galles. Après plusieurs sondages, René Galles découvrit à environ 8 m de profondeur une ligne de grosses pierres marquant le caveau central, où furent repérés des éléments de mobilier et des perles. En 1864, jugeant la taille du tumulus disproportionnée par rapport à la chambre mise au jour, Galles fit percer une galerie longue de 36 m depuis l'extrémité occidentale mais ne trouva pas d'autres structures dans la partie ouest.

Zacharie Le Rouzic entreprit de nouvelles fouilles à partir de 1900 avec le soutien de préhistoriens et de mécènes; il fit percer une galerie au sud‑est et mit successivement au jour une chambre dolménique, cinq coffres annexes, un petit dolmen à couloir oriental et une série de quatorze petits coffres irréguliers. Les fouilles dirigées par Le Rouzic furent placées sous la tutelle de Geoffroy d'Ault du Mesnil, qui devait publier les résultats mais ne le fit pas.

Le tumulus est classé au titre des monuments historiques depuis 1889; il fut menacé en 1942 par la construction d'un bunker mais fut épargné grâce à l'intervention de Maurice Jacq. Les galeries aménagées pour la visite par Le Rouzic ont été ultérieurement fermées pour des raisons de sécurité; après des travaux, le site a été rouvert en 2014 mais seules les abords extérieurs sont désormais accessibles au public.

Le tumulus mesure 125 m de long, 65 m de large à la base, 16 m de large au sommet et 12 m de hauteur, ce qui en fait le plus grand tumulus préhistorique connu en France. Le cœur du monument repose sur un cairn central long d'environ 98 m, large de 10 m et haut de 5,60 m, construit de pierres jetées, avec des aménagements plus soigneux autour des coffres et des dolmens. Le monument comporte plusieurs couches superposées : une première couche de terre sur le sol nivelé, le cairn, une couche de limon destinée à protéger des infiltrations d'eau dont l'épaisseur varie selon les secteurs, puis une chape de pierres et enfin une couche de terre terminale d'origine détritique ou ajoutée ultérieurement lors de la construction de la première chapelle Saint‑Michel.

Le caveau central, orienté est‑ouest, est une ciste trapézoïdale d'environ 0,95 m de hauteur avec un sol pavé et deux dalles de couverture, dont l'une porte des cupules; autour de ce caveau se trouvent de petits coffres reliés par de courts couloirs, certains superposés dans le cairn. Le dolmen oriental, de type à couloir, est délimité par huit orthostates formant une chambre ovalaire de 2,75 m sur 1,75 m orientée nord‑sud; il est recouvert de quatre tables de couverture posées sur une maçonnerie sèche en encorbellement, présente une hauteur sous dalle de 1,45 m et un sol dallé sur un lit de petits galets. L'ensemble du tumulus résulte manifestement d'une succession chronologique de constructions plutôt que d'un projet unique, hypothèse renforcée par l'adjonction du dolmen oriental au noyau central; sa construction aurait requis près de 300 000 heures de travail selon les estimations rapportées.

Le mobilier découvert est conservé au musée de Préhistoire de Carnac; le caveau central a livré sur le pavage des haches polies en jadéite (dont certaines percées), des haches et fragments en trémolithe et en diorite, de petits pendeloques et de nombreuses perles et grains de collier en variscite et en os, des éclats et lames de silex, des percuteurs en quartz, des galets présentant des traces de percussion, des fragments de vases apodes, des débris de clochettes en bronze, des ossements humains incinérés et des restes animaux. Les haches en jadéite proviennent des carrières du Mont Viso et les perles en variscite de gisements ibériques d'Encinasola et de Palazuelo de las Cuevas, ce qui illustre la circulation d'objets sur de longues distances et l'existence de réseaux d'échange entre élites locales. Les tentatives de datation au radiocarbone sur des échantillons anciens n'ont pas donné de résultats satisfaisants, et si le mobilier s'inscrit globalement dans le Néolithique, la présence d'objets en bronze dans le dolmen oriental atteste d'une fréquentation plus tardive. Selon l'interprétation de Le Rouzic, le caveau central correspond probablement à la sépulture d'un individu de rang supérieur et les coffres périphériques à celles d'accompagnants, voire parfois à de simples foyers ou à des contenants pour animaux.

La tradition légendaire associe le tumulus à un culte voué à Saint‑Michel : les pèlerins devaient, dit‑on, apporter un sac de terre ou de pierres pour contribuer à l'élévation de la butte.

Liens externes