Origine et histoire de l'Usine de chaux
Le site de Viviers, berceau de la société Lafarge Coppée, est un lieu de production de chaux depuis la fin du XVIIIe siècle. En 1749 la famille Pavin de Lafarge acheta au lieu-dit Saint-Victor une carrière appartenant à l'évêque de Viviers. En 1793 un four à chaux fonctionnait sur le versant est de la montagne Saint-Victor, puis deux autres fours furent ajoutés en 1831. Une bluterie fut établie en 1846; en 1848 l'usine comptait dix fours, et de 1852 à 1858 de nouveaux fours furent construits. La société Lafarge frères, constituée dans les années 1850, lança en 1868 la fabrication du ciment Portland. Une chapelle fut construite et consacrée en 1868. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, l'usine se développa rapidement : en 1878 elle possédait 33 fours, en 1890 62 fours à chaux, et en 1899 on installa les premiers fours à gaz. Le premier four rotatif fut mis en service en 1912; une importante restructuration de l'usine eut lieu en 1921, entraînant la démolition de la chapelle et sa reconstruction plus au sud. Les éléments industriels en place datent pour la plupart des années 1880 à 1920, à l'exception des bases des fours droits qui remontent aux années 1830-1840. L'ensemble comprend la Cité Blanche, cité ouvrière de 1880 aujourd'hui abandonnée, une sacherie mentionnée dans les sources en 1888 (parfois datée de 1910) et une nouvelle cité ouvrière construite en 1913 et encore partiellement occupée. La chapelle Saint-Victor, située dans le prolongement de cette cité, fut reconstruite en 1922 par l'architecte ardéchois Siméon Baussan. Édifiée en ciment sur un soubassement de pierre, elle présente un plan en croix latine et l'entrée se fait par un clocher-porche élevé contre la façade latérale. Sa nef, composée de trois travées, est voûtée d'ogives et le chœur se termine par une abside polygonale à cinq pans. L'usine a fonctionné de manière continue et a connu des renouvellements successifs; elle est aujourd'hui désaffectée.