Origine et histoire
L'usine de l'Orfèvrerie Christofle à Saint-Denis a été établie en 1875 à la suite de la hausse exagérée du nickel et de la découverte des minerais calédoniens. Elle était destinée à la métallurgie du nickel et à la fabrication mécanique de couverts. Implantée entre le canal et la voie ferrée, l'usine conserve son activité d'origine et constitue un exemple intéressant de site industriel préservé. Les bâtiments, en brique avec charpentes métalliques ou en bois, reflètent l'architecture industrielle du XIXe siècle, influencée par le style néo-gothique. Le musée de l'orfèvrerie Bouilhet-Christofle, fondé en 1875, a exposé les collections historiques de la maison Christofle au 112 rue Ambroise-Croizat à Saint-Denis ; il faisait partie des deux musées de la maison avec celui de Paris. Installé dans l'usine en 1966, le musée a été réaménagé sur le même site en 2002. Le bâtiment du XIXe siècle est classé au titre des monuments historiques. Le musée a fermé définitivement au public en 2008 à la suite de la vente du site par l'entreprise. Le bâtiment a ensuite été utilisé de façon transitoire, notamment pour des ateliers d'artistes et l'installation d'un fondeur d'art. Il a été racheté par un promoteur en 2016 ; un architecte spécialisé est intervenu et un appel à candidatures pour de nouveaux usages et un réaménagement a été lancé en 2018. Les collections présentées comptaient plus de 2 000 pièces et illustraient l'histoire de l'entreprise ainsi que les techniques de l'orfèvrerie. Parmi les procédés exposés figuraient les « empreintes naturelles », employées à l'époque de l'Art nouveau, et la galvanoplastie utilisée pour les trophées d'animaux destinés aux concours agricoles. Le musée permettait de suivre l'évolution des arts décoratifs sur plus de 150 ans et les traditions de la table aux XIXe et XXe siècles.